Agen, coeur battant (4) : les transports

Publié le par Bernard LUSSET

Quand je parle de ce 4ème volet du plan "Agen, coeur battant" consacré aux transports , je vois bien chez mes interlocuteurs du quotidien une moue dubitative apparaître. Et pour cause, la plupart ne sont jamais montés, ne serait-ce qu'une seule fois, dans un des bus de l'agglomération agenaise. Et pour être honnête, je n'y suis jamais monté moi non plus : je vis en centre-ville et je m'y déplace en voiture ou à vélo, sans jamais avoir eu recours aux bus ni aux navettes.

 

Et pourtant, ce gentil mépris du quotidien pour les bus, s'il a une explication historique, est un contre-sens historique.

 

Pourquoi nous croyons-nous pas aux bus ?

 

1. d'abord parce que ce réseau de bus a été, historiquement, conçu pour le ramassage scolaire. (Si nous fréquentons peu ces bus, nos enfants, eux, y sont souvent familiarisés). D'où ces bus gigantesques, mal insérés dans la circulation, trop petits le matin et le soir et quasiment vides tout le reste de la journée. Pas folichon !

 

2. ensuite parce qu'Agen est une petite ville et que le mode de transport favori reste et demeure la voiture. La plupart d'entre nous ne connaissent ni les circuits, ni les horaires, ni les coûts des bus. Et l'idée ne nous viendrait même pas, privés un temps de notre véhicule chéri, de regarder si le bus pourrait nous dépanner.

 

A part les publics "captifs" (scolaires, seniors, et budgets les plus modestes pour l'essentiel), le bus demeure une inconnue pour la plupart d'entre nous. Et je ne suis donc pas surpris du peu de succès, à ce jour, de la navette "parkings" (même si celle de Donnefort fonctionne mieux que celle du Parc des Expos)

 

Encore faut-il préciser ceci : je suis frappé d'écouter, dans les conversations qui roulent sur "Agen, coeur battant", les différences entre les "Agenais de toujours" et ceux de nos compatriotes, plus nombreux que nous ne le croyons, venus à Agen après avoir habité dans d'autres villes. Ces "néo-Agenais", pour la plupart, ont une vision bien différente. Et nos projets en matière de circulation, de piétonisation ou de transports ne les effraient pas : mieux, je les vois clairement s'amuser de nos débats et de notre voiturodépendance, eux qui ont vu les autres villes, partout ailleurs et plus tôt que nous, adapter leurs centres-villes.

 

Pourquoi est-ce un contre-sens historique ?

 

Le "développement durable", "l'écologie", le "monde laissé à nos enfants", la "qualité de l'air que nous respirons", etc... Ah, ça, des discours Grenello-compatibles, nous en avons tous plein la bouche... Mais quand il s'agit de passer aux actes, nos bonnes vieilles habitudes reprennent le dessus.

 

Le tramway de Bordeaux ? Nous le trouvons for-mi-da-ble ! Les parkings P+R de Toulouse qui permettent de poser sa voiture pour sauter dans le métro ? Gé-nial ! Les centres piétons de Montauban, de Périgueux, de St Jean de Luz : i-dé-al ! Mais, à Agen... vive la voiture !

 AGEN-BUS.jpg

Ce temps, même si nous ne le voyons pas encore, est désormais largement derrière nous. Nos parents et nous aurons connu la libération par la bagnole : nos enfants seront la première vraie génération du transport urbain partagé.

 

Ce 4ème volet "transports" d'Agen coeur battant est une heureuse préfiguration de ce qui arrive : des bus plus petits en centre-ville, des voies en site propre pour qu'ils soient plus rapides et plus réguliers et surtout un plan de circulation qui permettra de desservir, au plus près, tous les points de l'hyper-centre.

 

Regardez bien le tracé de la nouvelle navette centre-ville (tracé rouge) : il a été conçu pour être très pratique, en desservant tout le centre-ville et l'ensemble des premiers parkings de périphérie : jeunes et moins jeunes, actifs ou retraités, il ne faudra pas longtemps, je crois, pour que chacun, ouvrant les yeux, y trouve son avantage.  Il ne s'agit pas de demander l'abandon des voitures : il s'agit pour chacun de nous de choisir, au cas par cas, le mode de transport le plus pratique et le plus adapté.

 

C'est pourquoi, malgré le septicisme ambiant, je crois beaucoup à ce volet "transports" de notre projet, complété des parkings de périphérie : j'ai la conviction que nous devons être, sur cet objectif-là, têtus.

 

Il se passera sans doute un peu de temps avant que les habitants de l'Agenais deviennent des adeptes du transport en commun ? Oui, sans doute. Mais je serais prêt à parier qu'il se passera sans doute pour les bus & navettes ce qui s'est déjà passé pour le vélo en ville : au début, tout le monde rigolait. Aujourd'hui, le nombre de cyclistes de tous âges et de toutes conditions dans nos rues n'est même plus un motif d'étonnement.

 

Vive le bus en ville !

Publié dans on en parle à Agen

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L
Bonjour à tous, je me demande bien quel caprice le Maire d'Agen et Président de l'Agglo , je parle bien de Jean Dionis du Séjour, va t'il encore nous sortir du chapeau du mépris. <br /> Des bus vides, complètement démesurés dans le paysage Agenais, un centre de congrès qui restera vide lui aussi faute de postulant, c'est bien avec l'argent des Agenais et alentours que ce pantin se fait plaisir. Pourvu qu'il n'ai pas d'autres idées......son successeur devra être un magicien pour relever Agen de cette faillite programmée.
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B
Je publie avec plaisir ce commentaire... 4 ans après la publication de l'article !