De la liberté d'expression...

Publié le par Bernard LUSSET


La tempête médiatique autour des déclarations d'Eric RAOULT a commencé par m'énerver : franchement, il me semble qu'il y a des sujets plus importants que celui-là et j'en voulais aux medias de nous rebattre les oreilles avec cette histoire.

Et puis, parce que j'aime vérifier les choses, je suis allé sur le site de l'Assemblée nationale pour lire la Question écrite posée par E. Raoult au Ministre de la Culture. Et là, je dois dire que je me suis demandé si ce député, par ailleurs très actif et sympathique à plus d'un titre, avait pris le temps de réfléchir à ce qu'il écrivait :

Extrait de la Question écrite d'Eric RAOULT :
"M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt (...) Les prises de position de Marie Ndiaye, prix Goncourt 2009, qui explique dans une interview parue dans la presse, qu'elle trouve « cette France [de Sarkozy] monstrueuse », et d'ajouter « Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux », sont inacceptables. (...) Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions, et de respecter le rôle et le symbole qu'elle représente. C'est pourquoi il lui paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité"

Est-ce que les propos de Marie NDiaye sur Sarkozy "monstrueux" sont intelligents ? Le moins qu'on puisse en dire c'est qu'ils sont excessifs et contestables et qu'ils ne donnent pas envie de lire ses livres...

D'ailleurs, Marie NDiaye elle-même, en début de semaine, reconnaissait le caractère excessif de ses propos de l'été dernier, et rejetait l'idée que son départ à Berlin constituait «une forme d'exil politique».
«Non, je n'aime pas dire les choses ainsi, c'est très excessif. Je ne veux pas du tout avoir l'air de fuir je ne sais quelle tyrannie insupportable ; simplement depuis quelques temps je trouve l'atmosphère en France assez dépressive et morose, tandis qu'à Berlin en ce moment elle me semble plus exaltante».  Quant au lien direct entre son départ de France et l'élection de Nicolas Sarkozy : «Je ne crois jamais qu'un seul homme puisse faire un pays», concluait-elle sur Europe 1.

Fermez le ban ! serait-on tenté de dire et on ne peut que regretter qu'Eric Raoult n'en soit pas resté là.

Il y a des moments où la droite me fait désespérer d'elle-même... et où je suis heureux d'être au Centre !


Publié dans on en parle partout

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