Des PV en ville

Publié le par Bernard LUSSET

"Bernard : dis-leur d'y aller mollo sur les PV à tes policiers. Ca devient impossible en ville !"

 

Il m'arrive d'entendre ça. (Pour être honnête, j'entendais la même chose lorsque j'étais, dans les années 90, collaborateur de Paul Chollet. J'entendais aussi le même discours sous la municipalité Veyret). J'ai de nouveau entendu ça aujourd'hui. Et quand j'ai voulu en savoir plus, le copain qui m'appelait m'a expliqué qu'un artisan avait pris une "prune" alors qu'il installait, en 1/2 heure, une armoire chez un client.

 

Et oui ! Au lieu de prendre une prune à 11 €, il aurait suffit que l'artisan en question mette 30 centimes dans le mange-sous... Et avec 11 €, il aurait eu de quoi de payer 36 fois (trente-six fois !) 20 minutes de stationnement...

 

Je propose qu'on arrête de se dire tout et le contraire de tout sur cette histoire de PV et qu'on parle vrai : PV.jpg

 

1. le nombre de PV distribués chaque année est quasi-constant : il faut arrêter de se monter le bourrichon sur je-ne-sais-quelle- inflation de PV : elle n'existe que dans la rancoeur de ceux -dont je fais partie parfois, je dois bien l'avouer puisque, moi aussi, je prends des PV et que je les paie, comme tout le monde- qui "ont joué", c'est-à-dire qui savaient pertinemment qu'ils prenaient un risque en ne consacrant pas 30 secondes et 30 centimes au parcmètre et qui, après-coup, constatant qu'ils ont "perdu" bêtement (et 36 fois), râlent.

 

2. le stationnement payant sert avant tout à une chose : imposer la rotation des véhicules pour que le plus grand nombre d'automobilistes usagers du centre-ville y trouvent une place pour y faire une course, ou y travailler. D'ailleurs, quand la pression (*) baisse sur la surveillance du stationnement (par exemple pendant les mois qui précèdent les municipales... ), on ne trouve plus une place pour se garer en ville, pour cause de voitures ventouses. C'est à ça que sert la surveillance du stationnement, bien avant d'être une recette municipale.

 

3. Existe-t-il des situations où le PV est immérité ? Oui, il en existe, bien sûr. Et lorsque les arguments présentés sont solides (pas seulement : "j'ai oublié" ou "je suis resté 5 minutes"), les recours sont reçus et plaidés auprès de l'officier du Ministère public.

 

4. Est-il facile de dresser un procès-verbal ? Non : il est rare que le contrevenant soit d'une parfaite bonne foi... Et cela pèse, évidemment, sur la manière dont les hommes et les femmes qui s'acquittent de cette mission, exercent ce travail. En toutes circonstances : gardons le sourire, surtout lorsqu'au fond de nous mêmes, nous savons bien que nous avons tort. Ils font leur boulot et, la plupart du temps, plutôt bien. On s'est fait pincer. Voilà tout !

 

 

Si je prends la peine de rappeler tout ça, c'est parce qu'il n'y a pas de formule magique : au coeur de ça, il y a une manière de partager l'espace public ; et, sans contrôle, il n'y a plus de partage.

 

Est-ce que ce contrôle s'exerce toujours dans une parfaite harmonie ? Non, pas toujours, nous sommes dans le domaine de l'humain... Mais il y a à la fois des consignes données par mon collègue et ami André Gounou et une vraie volonté de bien faire ce difficile travail.

 

Alors, la prochaine fois que vous venez en ville, ou qu'un copain vous dit qu'il a pris une prune, souvenez-vous de ce chiffre : avec un PV, c'est 36 arrêts tranquilles en ville...

 

 

(*) autre exemple : le chantier de la rue Montesquieu. Pendant près d'un an, pour ne pas "en rajouter" aux désagréments liés au chantier, il n'y a pas eu du tout de surveillance du stationnement dans ce secteur. Moralité : on pouvait se garer avant 8h30 mais, après, c'était impossible jusqu'à 17h30. Bon pour l'activité du centre-ville, ça ? Evidemment, non. A la fin du chantier, reprise de la surveillance : et depuis, on retrouve, très régulièrement à se garer dans le quartier, parce que les véhiculent "tournent", pour cause de paiement et de surveillance. CQFD.

Publié dans on en parle à Agen

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