Modèle allemand ?

Publié le par Bernard LUSSET

 

Angela Merkel triomphe aux élections législatives et pourtant, elle va devoir former une coalition. Face à ce résultat qui nous peut nous sembler paradoxal, le système électoral allemand est-il un "modèle" démocratique à suivre ?

 

Avec plus de 41% des voix, la CDU de la Chancelière sortante vient d'obtenir son plus haut score depuis la réunification allemande. Ce résultat est non seulement historique mais il est une exception en Europe où la crise économique a valu à la plupart des dirigeants d'être remerciés par leurs électeurs. L'inoxydable Angela Merkel, elle, triomphe de la crise.

 

Et pourtant, son parti n'obtient pas la majorité absolue des sièges au Bundestag (l'Assemblée nationale allemande) obligeant la nouvelle Chancelière à rechercher une nouvelle coalition, sans doute avec les Grünen (les Verts), peut-être même avec ses adversaires sociaux-démocrates du SPD. Inconcevable chez nous...

 

Ce paradoxe s'explique par le double vote émis par les électeurs (voir ci-dessous l'inforgraphie extraite du Point.fr).

 elections allemandes

 

La moitié des députés au Bundestag sont élus au scrutin d'arrondissement, un peu comme nos députés français le sont dans leur circonscription. L'autre moitié des sièges est attribué à la proportionnelle nationale selon un vote exprimé en faveur d'un parti. Chaque électeur allemand vote donc deux fois.

 

Ainsi, le Bundestag bénéficie-t-il à la fois de l'ancrage local de ses membres et d'une représentation politique fidèle de l'état de l'opinion. Ce mélange de scrutin proportionnel et uninominal est sans doute celui qui permet la plus juste et la plus démocratique représentation des électeurs.

 

Dans un tel scrutin, le fait qu'un parti puisse obtenir à lui seul la majorité absolue est quasiment impossible et le parti arrivé en tête est donc contraint de construire une alliance avec un ou des partenaires. C'est ce qu'avait fait la Chancelière Merkel avec le FDP, petit parti libéral. Mais ce dernier n'ayant obtenu que 4,8 % des voix, il est donc en-dessous de la barre des 5 % et ne sera donc plus représenté au Bundestag : Angela Merkel va donc devoir trouver un autre allié, sans doute les Verts allemands, qui vont négocier âprement leur participation au gouvernement.

 

Le système allemand est-il idéal ? Le droit parfait n'existe pas et, de surcroît, ce sont les hommes qui le mettent en oeuvre. Alors... Mais, au moins, ce mode électoral mélange, assez heureusement, le besoin de faire émerger une majorité et la juste représentation des différentes sensibilités politiques du pays, un peu comme le fait le scrutin municipal chez nous.

 

Encore un exemple allemand à suivre ?

 

 

 

Publié dans on en parle partout

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