Agen entre Bordeaux et Toulouse : une vraie chance
Je viens de parcourir l'étude évoquée dans la Dépêche du Midi de ce jour, et dont on pourra prendre connaissance ici, étude réalisée par l'Agence d'Urbanisme de Toulouse. Cette analyse du développement de Toulouse et son influence sur les villes moyennes alentours vient très heureusement tordre le cou à une vieille rengaine agenaise : Agen "écartelée" entre Bordeaux et Toulouse, qui se verrait, selon cette légende, littéralement essorée par les deux capitales régionales, lesquelles nous videraient de notre sang et de nos énergies...
En plus de 25 ans de vie à Agen, j'ai toujours entendu cette vieille chanson, répétée à l'infini. Et je n'y ai jamais cru, vu que l'histoire d'Agen, au contraire, nous raconte une toute autre chose : depuis la Garonne, le Canal, le chemin de fer et l'autoroute, à chaque fois, il s'est trouvé de tristes augures pour prédire que ces voies de communication allaient nous vider de toute substance. Et infrastructure après infrastructure, c'est toujours l'inverse qui s'est produit : Agen, comme lieu de passage a toujours trouvé matière à son propre développement dans cette situation géographique particulière. D'ailleurs, le débat que certains cherchent à entretenir artificiellement autour de la LGV Bordeaux-Toulouse relève de la même vieille rengaine...
Or, cette étude, apporte, une nouvelle fois, des conclusions exactement inverses : oui, Agen profite du rayonnement et du développement de l'agglomération toulousaine. Non, cette situation à équi-distance de Bordeaux et Toulouse ne signe pas notre arrêt de mort. Oui, dès lors que nous savons en tirer les meilleurs profits, cette situation est une chance. A ce titre, la zone industrielle de Ste Colombe, la gare rive gauche, la LGV elle-même, le second péage autoroutier d'Agen et le pont de Camelat initiés par l'agglomération d'Agen, relèvent justement de cette volonté de cesser de geindre et de saisir crânement notre chance.
Puisse la diffusion de cette étude nous convaincre de nos propres forces, nous inviter à jeter à la rivière nos doutes et nous engager, avec lucidité et détermination, dans cet avenir qui ne demande qu'à se construire avec nous.