Tout Agen avec #BMS-UPSA
Je ne suis pas un pro des manifestations, mais je serai samedi matin à 9h30 devant les grilles de la Préfecture, au milieu de tous ceux qui exprimeront leur inquiétude devant les annonces faites concernant le paracétamol.
J'invite chacun à se joindre à ce mouvement initié par les salariés de BMS-UPSA.
Il me semble essentiel que nous y soyons très nombreux, qui que nous soyons, quelles que soient nos convictions politiques ou autres, salariés, acteurs économiques, élus, citoyens, que nous ayons ou non un lien personnel avec BMS-UPSA, car le sujet est absolument majeur pour notre économie locale.
Les éléments de ce dossier sont désormais connus : l'agence du Médicament considère que Dafalgan, Efferalgan et Doliprane, compte-tenu de l'âge de ces produits, doivent pouvoir être remplacés par des génériques. Or, la plupart du temps, ces médicaments font aujourd'hui l'objet de prescriptions médicales et donc de remboursement par la Sécurité Sociale. Cette mesure, si elle devait aboutir, permettrait au pharmacien (l'y contraindrait même) d'y substituer un générique, ce qui aurait des conséquences majeures sur l'emploi des sites industriels d'UPSA à Agen.
Que les pouvoirs publics, Sécurité Sociale comprise, aient le souci de la réduction des dépenses publiques est normal et même souhaitable. Mais ce souci budgétaire doit être global : compte-tenu du prix de ces médicaments, le gain financier entre un Efferalgan et son générique serait dérisoire. Mais cela reviendrait à ce que la Sécurité Sociale rembourse des médicaments venus de je ne sais quelle région du monde à bas coût.
Un comble, pour une décision qui, dans le même temps, ferait disparaître quantités d'emplois directs et indirects, et donc des recettes fiscales et sociales pour la France, sans même parler des conséquences pour nous Agenais.
De fausses économies, donc.
C'est pourquoi nous devons, par notre présence, accompagner les pouvoirs publics dans leur recherche, légitime, de réduction des coûts mais sans priver la France et Agen de ce secteur industriel majeur qu'est l'industrie pharmaceutique.
Cette équation n'est d'ailleurs pas insoluble : dans le passé déjà, ce problème s'est posé. A l'époque, Alain Veyret puis Jean Dionis, avec d'autres députés concernés (de la région de Lisieux qui produit le Doliprane) avaient agi auprès des gouvernements de l'époque pour préserver la production pharmaceutique française sans mettre à mal les comptes sociaux.
C'est, de nouveau, ce résultat qu'il faut obtenir, et c'est possible.
J'entends dire ici et là que "ces médicaments sont anciens", que "les frais de recherche sont amortis", etc... Tout cela n'est pas faux mais non seulement, on l'a vu, les économies à attendre de cette mesure seraient dérisoires. Mais, de surcroit, il n'est pas illégitime de protéger nos acteurs industriels et nos emplois. D'ailleurs, tous les grands pays font ça, depuis toujours, quand il s'agit de préserver leur appareil industriel.
La France elle-même, quand elle veut s'en donner les moyens, n'hésite pas à faire de même avec notre agriculture, notre industrie aéronautique, l'industrie du livre ou de certains biens culturels, la construction navale ou l'industrie agro-alimentaire : autant de secteurs économiques qui, sans l'intervention publique, auraient été balayés.
A chaque fois, la volonté qui s'exprime est de préserver l'emploi industriel et les savoirs-faire en France. Il n'y a pas de honte à réclamer le même traitement pour un des fleurons de notre industrie pharmaceutique française et le premier acteur économique privé du Lot-et-Garonne.
Voilà pourquoi nous devons être nombreux, ce samedi matin, tous rassemblés autour d'un mot d'ordre unique : exiger qu'entre fausses économies et préservation de l'emploi industriel, la France ne se trompe pas de choix.
A samedi, 9h30, devant la Préfecture : c'est un devoir de citoyen