La course aux magnets d'Eyssalet
La liste "d'union de la gauche" nous sert depuis son officialisation dimanche un joli discours sur le rassemblement des forces de progrès. C'est beau comme une manif de gauche à la Bastille ! Mais l'envers du décor mérite d'être mis en lumière.
Les socialistes "rassemblés"
La liste de "l'union de la gauche" a exclu tout ceux qui n'étaient pas dans la ligne la plus orthodoxe. Le PS paie là ses divisions post-législatives, après l'affrontement Veyret-Lousteau. Du coup, ce qui est un comble, la députée PS de la circonscription est volontairement snobée. Pour les mêmes raisons, Patricia Henry qui avait osé se présenter à la primaire a été, elle aussi, écartée avec ses amis.
Pourtant, je crois me souvenir que le résultat de la primaire entre la centaine de militants votants n'était pas si large que ça. Mais au PS 47, sous la haute férule de l'épouse du candidat tête de liste, seuls ont droit de suffrage ceux qui font allégeance. On ne rigole pas avec l'orthodoxie de la pensée.
En guise de rassemblement, les socialistes n'ont jamais été aussi divisés et par la faute même de celui qui dirige la liste.
Les communistes
Ils sont de la fête, mais ils y sont à leur manière. Un peu comme le PC soutient François Hollande, sur courant alternatif, le PC a exigé 10 places à Agen pour ses camarades. Mais chaque prise de parole des candidats est l'occasion de rappeler combien le PC s'oppose à la politique du PS. A vous donner le tournis...
A l'intérieur même du Front de Gauche, l'heure n'est pas non plus à l'union : le Parti de Gauche présentera cette fin de semaine la liste qu'il conduit dans cette élection sous la direction de J.P. Maillos. Comme dit Eyssalet, c'est la gauche rassemblée...
Les autres
En quête de leadership, E. Eyssalet collectionne les logos des partis qui le soutiennent, comme d'autres collectionnent les magnets des départements. Ils sont donc 6 sur le frigo de la famille Eyssalet. Outre le PS, avec la belle unanimité décrite plus haut, et le PC, avec la spontanéité évoquée ci-dessus, il y a :
le MJS : très opportunément sorti du formol où il se trouvait depuis belle lurette, le Mouvement des Jeunes Socialistes soutient E. Eyssalet : un évènement ! En réalité, ils sont juste les porte-flingues du PS : en quelques tweets (retirés depuis ?), ils nous ont successivement qualifiés d'homophobes, d'anti-sémites et de quenellophiles. Rien que ça... Qu'auraient-ils dit si nous avions seulement murmuré pareilles sottises à leur égard ? Mais eux, bien sûr, ont tous les droits, puisqu'ils sont de gauche et, donc, bien-pensants.
le PRG : les radicaux de gauche soutiennent E. Eyssalet, classiquement. On note toutefois que les cadres agenais du parti, dont certains sont pourtant expérimentés et très honorablement connus, sont étrangement absents de cette liste.
EELV : Ah, les écolos ! Un gigantesque gâchis politique : ils ont eu raison avant beaucoup sur bien des sujets mais leur obscurantisme les a empêchés de transformer d'utiles intuitions en force politique. En échange d'une position absurde sur la LGV, ils soutiennent E. Eyssalet, mais sans candidat identifié. Comprenne qui pourra.
MDC : Le Mouvement des Citoyens, dernier magnet de l'équipe. Pour les plus distraits, on rappellera ici que le MDC regroupe les "Chevènementistes", ce qui en dit long sur la force et la modernité de ce soutien à Agen...
Conclusion
Cette liste de gauche n'a donc d'union que le nom. Prétendre le contraire, c'est juste se moquer des Agenais.