Aquitaine-Midi Pyrénées : un mauvais coup se prépare
En lançant la pétition citoyenne pour une fusion Aquitaine / Midi Pyrénées, je redoutais que le projet de redécoupage des régions ne soit finalement le fruit que de petits arbitrages entre amis ou d'un découpage technocratique. Les déclarations des principaux acteurs de ce projet ces dernières heures ne me rassurent pas : j'ai désormais la conviction, partagée par beaucoup, qu'il n'est question, dans cette affaire, que de chercher à préserver les petites baronnies locales.
A ce jeu, Alain Rousset, Président de l'Aquitaine et de l'Association des Régions de France, n'est pas le dernier. Il fait partie de ces visiteurs du soir qui viennent plaider leur cause auprès de l'Elysée pour que le projet ne vise, en fait, qu'à ajouter de "petites" régions au territoire des plus grandes.
Qu'il s'agisse de la méthode ou du fond, un mauvais coup se prépare pour Aquitaine et Midi-Pyrénées.
La méthode : la nuit des longs couteaux
Il devait être question de parler d'abord du "projet", de chercher les meilleures synergies, de faire du redécoupage des régions un grand projet partagé, de construire des acteurs territoriaux capables d'exister en Europe : tu parles ! Rien de tout ça n'existe.
est une évidence et une formidable opportunité. Mais ils n'osent pas le dire, de peur de fâcher les barons aquitain et midi-pyrénéen.
Le gouvernement présentera dans les prochains jours un projet de regroupement qui n'aura été débattu que dans le huis-clos des cabinets ministériels ou régionaux. Vous connaissez quelqu'un, vous, que le Conseil régional a interrogé sur ce projet ? Les acteurs économiques ? Les élus locaux ? Les chambres professionnelles et consulaires ? Rien de tout ça : cette réforme se transforme en nuit des longs couteaux entre régions.
On nous objectera sans doute que le Parlement va être saisi de l'affaire ? C'est exact : mais si les parlementaires sont aussi ouverts au débat que leurs homologues présidents de région...
Le fond : on va créer un "machin" régional
L'affaire est désormais quasi-entendue : Alain Rousset a obtenu du gouvernement que Poitou-Charentes tombe dans son escarcelle. Pourquoi faire ? On va sans doute nous parler encore de la cohérence de l'arc Atlantique, de la liaison nord-sud vers l'Espagne, etc...
Y-a-t-il un seul projet que cette Aquitaine poitevine mènera et que ne pouvait mener l'Aquitaine d'aujourd'hui ? Aucun. Quel est le destin commun entre Aquitaine et Poitou-Charentes ? Ni l'économie, ni la langue, ni l'histoire, ni la culture. Il suffit de lire les témoignages sur la page Facebook de notre pétition (voir la page Facebook) pour s'en convaincre.
Quant au président de Midi-Pyrénées Martin Malvy, du haut de son Aventin toulousain, il clame partout que sa région est "la plus grande de France" et que, par conséquent, il n'a besoin de rien. Quand tout n'est qu'égo territorial...
Faites passer le message...
En moins de deux semaines et sans moyens particuliers, la pétition a reccueilli plus de 1100 signatures. C'est déjà beaucoup et c'est pourtant trop peu : c'est pourquoi je vous invite à signer et partager cette pétition autour de vous.
Dernière minute : selon le JDD du 1er juin, c'est finalement... la région Limousin qui viendrait fusionner avec l'Aquitaine ! Cherchez la cohérence...
Pour une grande région Sud Ouest: Soyez les fondateurs de la grande région Sud Ouest
La réforme territoriale, en réduisant le nombre des régions, va permettre de créer de véritables acteurs économiques : elle doit être soutenue. Encore...
Vous aussi, signez et faites signer à vos amis la pétition en cliquant sur ce lien ci-dessus