Premiers pas
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Voilà maintenant près de 2 mois que notre équipe municipale a été élue, au soir du 1er tour des municipales. Depuis cette date, les réunions de travail se sont enchainées :
- 29 mars : conseil municipal d'installation
- 7 avril : premier Bureau municipal
- 14 avril : conseil municipal (débat d'orientations budgétaires)
- 17 avril : conseil communautaire d'installation
- 18 avril : réunion de la majorité municipale
- 24 avril : bureau communautaire
- 28 avril : conseil municipal (vote du budget 2014 et compte administratif 2013)
- 30 avril : conseil communautaire (débat d'orientations budgétaires)
- 5 mai : bureau municipal
- 12 mai : majorité municipale
- 13 mai : commission des Finances Agglo
- 15 mai : conseil communautaire (vote du budget 2014 et compte administratif 2013)
Parallèlement et comme tous mes collègues, j'ai pris contact avec les différents services municipaux et communautaires en lien avec mes délégations. Ca n'a pas été trop difficile avec le service des Finances de la Ville dont j'étais déjà l'élu en charge.
Vraie découverte, en revanche, pour les Finances de l'Agglo et pour les différents services municipaux et communautaires en charge de la commande publique (services achats, marchés publics). Entre d'une part le temps de la découverte, de l'écoute et de l'apprentissage, qui n'est pas terminé, et, d'autre part, les impulsions nouvelles sur les méthodes de travail et la mise en oeuvre des priorités politiques dont je suis le porteur au nom de l'équipe, ce début de mandat a connu un rythme soutenu...
Finances locales : changement d'époque
Compte-tenu des délégations qui m'ont été confiées à la Mairie comme à l'Agglo, j'ai été particulièrement attentif cette année à ce que les Maires et mes collègues élus en charge des finances ont pu dire lors dans leurs propres séances budgétaires, ici et ailleurs.
J'ai rarement constaté une telle convergence des propos : grandes villes ou petites communes, de droite comme de gauche, en Lot-et-Garonne comme ailleurs, mes collègues en charge des finances ont tous, à quelques nuances près, promis à leurs collègues un changement d'époque. La baisse des dotations d'Etat, la stabilité des taux d'imposition et la croissance zéro entrainent la baisse des recettes des communes et Agglos, dans un mouvement qui ne fait que commencer : cela impose aux communes et aux intercommunalités d'anticiper la nécessité d'une baisse de leurs dépenses.
Le calendrier électoral est d'ailleurs venu compliquer un peu plus cette tâche : à peine élues, les nouvelles équipes, y compris lorsqu'elles étaient sortantes, n'ont pas eu le temps d'intégrer cette inflexion majeure dans leurs budgets de l'année. Beaucoup ont donné rendez-vous au début de l'été pour apporter aux budgets votés les rectifications que les temps imposent.
Risque de stagnation ?
Face à ces nouveaux temps, des voix s'élèvent pour s'inquiéter des risques de voir l'investissement des collectivités locales s'effondrer. Et, en effet, il y a un vrai risque : les collectivités financent leurs investissements par l'emprunt, les subventions et l'autofinancement, c'est-à-dire ce qu'elles dégagent chaque année sur leur budget de fonctionnement. Avec des recettes d'Etat qui diminuent, des recettes fiscales qui stagnent et des coûts ordinaires du quotidien qui augmentent, il est et il sera de plus en plus difficile de dégager cet autofinancement.
La tentation est donc forte chez de nombreux élus de réduire les investissements pour se concentrer sur le fonctionnement quotidien. Or, on sait que les collectivités locales sont de formidables locomotives de l'investissement public, bien plus que l'Etat : une réduction drastique de leurs investissements aurait des conséquences très dommageables pour l'économie.
De surcoît, Agen devrait-elle abandonner toute ambition de transformer son coeur de ville pour le rendre plus attractif, de rénover ses écoles pour donner les meilleures chances à nos enfants ou de poursuivre l'action de proximité des quartiers qui fait tant pour la qualité de vie au quotidien ? De la même manière, l'Aggo devrait-elle abandonner ses projets les plus prometteurs que sont le second échangeur autoroutier, la zone de Ste Colombe, ou le pont de Camelat pour se concentrer sur le quotidien ?
Je suis convaincu du contraire, même si, bien évidemment, tout ça est affaire de raison et de bon sens.
Et pourtant, il faut en passer par là...
A ceux qui s'interrogent sur l'opportunité d'une telle inflexion dans la gestion des deniers publics, je crois pourtant qu'il faut répondre que nous n'avons pas le choix.
Est-ce "Bruxelles" qui nous impose ce changement, comme cherchent à nous le faire croire les eurosceptiques qui se présentent à nous ? Rien n'est plus faux : dans un pays qui consacre autant d'argent à rembourser les intérêts de sa dette qu'à financer son éducation nationale (...), il est impératif d'en revenir à des ratios plus sérieux. De tous les grands pays européens, nous sommes les seuls à ne pas l'avoir fait : inutile d'aller chercher des responsabilités ailleurs.
Suffirait-il d'aller chercher l'argent du "grand capital" pour nous sortir d'affaire comme certains de mes collègues semblent encore le penser ? J'ai désormais atteint un âge qui ne me fait plus croire, et depuis longtemps, à ce Grand Soir que l'Histoire d'ailleurs a rangé depuis longtemps dans les archives des idéologies perdues.
Non : ni la sortie de l'euro ni la collectivisation de notre économie ne sont des solutions. Il nous faut réduire la dépense publique maintenant, faute de l'avoir fait plus tôt.
Avant les collectivités publiques, familles et entreprises ont compris ça depuis longtemps...