UDI : choisir le meilleur Président
Comme chacun des 28305 adhérents de l'UDI, je vais voter d'ici au 13 novembre pour le second tour de l'élection du Président de l'UDI et ainsi choisir parmi les deux candidats arrivés en tête au premier tour : Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.
J'entends ici ou là des gens s'émouvoir de cette compétition interne qui ne serait que lutte fratricide et ça m'amuse : il n'y a évidemment pas de divergence philosophique majeure entre ces deux candidats. Encore heureux puisqu'ils appartiennent au même parti !
Du coup, au moment de choisir, l'essentiel se fait sur l'homme lui-même et ce n'est pas anormal. Comme je l'ai fait au premier tour, je glisserai dans l'enveloppe un bulletin au nom d'Hervé Morin. Et je ferai ce choix pour des raisons de notoriété, d'expérience, d'éthique personnelle et de stratégie politique entre les deux candidats en lice.
Notoriété
Le Centre souffre d'un déficit de notoriété : le seul vrai centriste reconnu est hors UDI, c'est François Bayrou... Brocardé, ignoré des médias, le centre dispose pourtant d'un très important maillage d'élus locaux et son projet politique suscite une réelle adhésion dans l'opinion. Le souci d'équilibre, de mesure et d'humanité qui fonde son projet européen, social et libéral constitue, j'en ai la conviction, le seul chemin durable pour notre pays.
Jean-Louis Borloo est parvenu, en quelques mois, non seulement à fédérer cette famille mais aussi tout simplement à la faire exister dans l'opinion et vis-à-vis de nos partenaires de l'UMP. Ce travail-là doit être repris : Hervé Morin (comme aurait pu le faire, à mes yeux, Yves Jégo éliminé au premier tour) fait partie des rares dirigeants centristes à bénéficier d'une bonne notoriété. Ce n'est pas le cas de JC Lagarde.
Expérience
Diriger une formation politique de premier niveau exige des qualités particulières, à commencer par l'expérience. Loin de moi l'idée de renoncer à l'indispensable renouvellement des équipes et des hommes. Mais le travail à accomplir dans les mois qui viennent exigera une solidité, une connaissance, une maîtrise que seule l'expérience acquise permet de maîtriser.
Je n'oublie pas que lors la création du Modem et de l'implosion de l'UDF, c'est Hervé Morin qui a su créer le Nouveau Centre, gardien de nos convictions et de nos valeurs. Je n'oublie pas le Ministre de la Défense qu'a été Hervé Morin dans des moments particulièrement tendus. Je n'oublie pas non plus quel Président de groupe parlementaire efficace a été Hervé Morin. Ce capital d'expérience me semble bien plus important chez Hervé Morin que chez JC Lagarde.
Ethique personnelle
Au moment de choisir entre deux candidats, je constate que le parcours politique personnel de Jean-Christophe Lagarde ne suscite chez moi aucune adhésion. Et j'en prends quelques exemples.
Je n'ai pas aimé la mise en cause permanente que JC Lagarde a entretenu, des années durant, à l'égard du Président du Nouveau Centre. Je n'ai aucune considération pour ceux qui ne sont animés que par l'ambition.
Je n'ai pas aimé la constitution en toute hâte d'un micro parti absolument inconnu de l'opinion, la FED, dont près de la moitié des adhérents sont issus de la ville et du département dont Lagarde est l'élu.
.Je n'ai pas aimé, enfin et pour les mêmes raisons éthiques, voir l'épouse de Lagarde devenir son Adjointe à la Mairie de Drancy : quelle image cette politique-là peut-elle donner d'elle même sinon celle d'une petite boutique familiale à la Balkany ?
Face à lui, Hervé Morin est sans doute moins efficace dans la gestion des fichiers et la constitution d'équipes de choc. Mais son parcours et sa manière de faire de la politique répondent à des normes éthiques qui me ressemblent davantage.
Stratégie politique
Hervé Morin est le premier responsable centriste qui dise tout haut ce que je pense depuis longtemps : même si je le regrette, la famille centriste n'a pas à ce jour de candidat capable de passer le cap du premier tour de la présidentielle ; dès lors, il est plus important de bâtir un partenariat équilibré avec nos partenaires de l'UMP, plutôt que de rêver à des candidatures de témoignage qui, si elles flattent quelques ego, n'aboutiraient qu'à conforter le Front national.
L'engagement public, s'il réclame de l'ambition personnelle sans laquelle ce sport rude est insupportable, n'a de sens que s'il est au service d'un idéal commun, d'une aspiration collective. Je sais Hervé Morin porté par cette aspiration, plus que Jean-Chistophe Lagarde.
Voilà les quatre raisons pour lesquelles le mitant UDI que je suis votera Hervé Morin sans la moindre hésitation.