A propos des élections départementales
Je lis dans les gazettes qu'en Lot-et-Garonne, la droite et le centre seraient à feu et à sang dans la préparation des prochaines élections départementales. Je sais bien qu'on parle toujours davantage des trains qui arrivent en retard que de ceux qui arrivent à l'heure, mais tout de même... Pour vivre de près ces discussions au sein du bureau de l'UDI 47, je sais bien que la réalité est autre.
Réforme territoriale ratée
Les valses hésitations de Hollande, les allers-retours successifs de ses gouvernements, l'obsession de défaire ce qu'avaient fait leurs prédécesseurs, ont fait beaucoup de mal à la France et, singulièrement, à son organisation territoriale : qu'il s'agisse du redécoupage des régions et des cantons, de la suppression du conseiller territorial version Sarko ou encore des compétences qui seront dévolues à ces collectivités, il règne depuis 2012 le plus grand des bazars dans cette politique publique.
Tellement qu'à quelques semaines du scrutin départemental, personne ne sait encore quels départements vont survivre ni ce que seront leurs compétences et, moins encore, leurs moyens pour les exercer : l'amateurisme gouvernemental le dispute à l'aveuglement idéologique. Une pitié.
En Lot-et-Garonne : l'indispensable alternance
La majorité socialiste du Conseil général n'a pas fait que de mauvaises choses, loin s'en faut : par exemple, la récente annonce (très anticipée : ouverture prévue pour 2019-2020...) d'un Center Parc est à mettre à son actif, n'en déplaise aux ZADistes de tous poils. Mais tout de même : quel ostracisme ! Quel sectarisme ! Que d'efforts exclusivement mis à la communication ! Quelle absence de vision collective ! On est loin de l'ère, pourtant pas si ancienne, d'un Jean François-Poncet.
Pour ces raisons, il est essentiel que les Lot-et-Garonnais portent en mars une majorité nouvelle à la tête de notre département pour initier enfin une politique départementale qui se mette sérieusement à penser aux Lot-et-Garonnais, tous les Lot-et-Garonnais, et à leur avenir.
L'union (presque) partout
Encore faut-il créer les conditions d'un rassemblement des électeurs qui aspirent à cette alternance. Et il faut saluer ici l'état d'esprit qui, dans la plupart des cantons, a permis l'émergence de listes d'union UMP-UDI-Modem.
Je suis très reconnaissant à nos responsables politiques locaux d'être parvenus à ce beau résultat, inédit dans notre histoire politique locale récente : l'union autour d'équipes de rassemblement s'est construite assez facilement dans plus de 75 % des cantons. Pas mal. Pas sûr que la majorité de gauche sortante fasse mieux...
Bien sûr, l'idéal serait de réaliser un 100 % de listes d'union et régler -il en est encore temps- les quelques différends qui demeurent ça et là. Cet exercice impose de dépasser les démangeaisons individuelles pour se poser, canton par canton, la seule question qui vaille : qui est le mieux placé pour gagner, parmi nos candidats ?
Je sais bien, pour les observer de près depuis longtemps, que chacun de ceux qui se préparent se pensent intimement les mieux placés. Je sais aussi que, dans chaque élection, il y a toujours quelques faiseurs de roi autoproclamés qui s'agitent dans l'ombre... et quelques candidats putatifs très sensibles aux caresses sous le menton. Je sais aussi ce qu'il en est de certaines candidatures de "rassemblement" qui masquent, souvent avec difficulté, des ambitions principalement égocentrées. Je connais enfin les pressions locales des états-majors pour des questions de drapeau.
C'est bien tout cela qu'il faut dépasser.
Pour suivre, au sein de l'UDI 47, ces débats internes, je peux témoigner que dans chaque canton, nous avons fait le choix de soutenir non nos "poulains" au seul motif qu'ils auraient une carte UDI en poche, mais les équipes qui nous semblaient les mieux placées pour prendre leur place dans l'action de la nouvelle majorité départementale que nous appelons de nos voeux.
Il reste quelques semaines encore pour que cet esprit de responsabilité se fasse entendre dans les quelques points de désaccord qui demeurent : ne désespérons de rien.
Et parlons, aussi, des trains qui arrivent à l'heure...