PS - FN : le Doubs, entre autres

Publié le par Bernard LUSSET

Dans la législative partielle du Doubs, le second tour se jouera entre le candidat PS et la candidate FN. Une fois de plus, le piège initié dans les années 80 par François Mitterrand tente de se refermer sur la droite et le centre. Des connaissances, des amis m'interpellent pour me dire leur incompréhension devant le mot d'ordre lancé dès dimanche soir par les responsables nationaux de l'UDI et certains dirigeants de l'UMP, qui ont appelé à faire barrage au Front National en votant pour le candidat PS.

Et voilà repartis les procès d'intention, les brevets de "droite", etc... Les choses sont pourtant très claires dans ma tête, au risque de déplaire.

D'abord une remarque : que ceux qui pensaient que les départementales et les régionales de cette année 2015 ne seraient qu'un long fleuve tranquille pour l'opposition UMP-UDI-Modem, que ceux-là se réveillent ! Je n'y ai jamais crû et il n'en sera rien. Est-ce à dire que le PS, comme veulent le croire ses responsables, peut puiser dans "l'esprit du 11 janvier" un quelconque regain électoral durable ? Pas le moins du monde. (je trouve même assez minable de chercher à transformer ce moment d'unité nationale post-attentats en une opportunité de tambouille électorale).

Au-delà, cette année 2015 sera rude pour l'opposition parce que tout concours à ce que le Front National y prospère : les inquiétudes sur notre avenir commun n'ont jamais été aussi fortes. Les perspectives économiques en berne, la montée inexorable du chômage, la perte de revenus pour tous -retraités, salariés et indépendants-, la fiscalité galopante imposée par ce gouvernement à tous ceux qui ont un revenu si maigre soit-il, la perte d'influence de toute forme d'autorité, la montée des individualismes, le défi du terrorisme qui ne fait que commencer : rarement les voyants n'ont été aussi sombres sous l'influence d'un gouvernement qui fait chaque jour la démonstration de son incapacité à agir.

Il n'y a pas de meilleur terreau électoral pour le FN dont la baguette magique du "sursaut national", à l'évidence, sucite un intérêt croissant, alors que le renoncement atteint les électeurs de droite et du centre, déboussolés, et qui sont, après la défaite aux présidentielles et législatives de 2012, en pleine reconstruction.

Et pourtant, sur le terrain, quiconque s'intéresse à la chose publique, au-delà des slogans tous prêts, voit bien l'inanité du FN : le FN c'est rien ! C'est même pire que rien : c'est la négation de tout projet commun. C'est la ruine d'une construction européenne que je regarde lucidement mais qui constitue notre meilleur rempart, même imparfait, face à la mondialisation. C'est la désignation à la vindicte populaire de boucs émissaires selon une géométrie qui varie en fonction des interlocuteurs. C'est l'illusion d'un retour en arrière bercé des nostalgies les plus rances. C'est la réaction immédiate, aveugle et sourde, érigée en réflexion politique. C'est l'exploitation sans vergogne de toutes les fragilités pour en tirer un profit électoral. Tout est bon pour le FN.

A mes yeux, les choses sont claires : on ne peut, quels que soient les griefs que je fais à ce gouvernement de gribouille, considérer le PS et le FN sur le même terrain. En aucun cas.

Je garde en tête toutes les défaites électorales que nous devons, à Agen et ailleurs, à ce Front National qui a préféré au fil des ans, de triangulaires en reports de voix, faire la courte échelle au PS et "planter" nos candidats.

Cela revient-il à donner du sens à cet "UMPS" que le Front national se plait à dénoncer sur tous les plateaux de télévision ? Je prends le risque, car qui sont ces responsables du FN pour nous donner des leçons eux qui, depuis Mitterrand, n'ont cessé de filer un coup de main au PS à chaque élection ? Je garde en tête toutes les défaites électorales que nous devons, à Agen et ailleurs, à ce Front National qui a préféré au fil des ans, de triangulaires en reports de voix, faire la courte échelle au PS et "planter" nos candidats. Et il faudrait aujourd'hui unir son vote à ce parti du repli, au seul motif que le PS est nul ?

Dimanche prochain, dans le Doubs, les électeurs UMP, UDI et Modem vont être placés devant un choix simple qui leur appartient, exclusivement. Si j'étais électeur du Doubs, je voterais pour le candidat du PS, quelles que soient mes réticences.

Certains de mes amis ont le droit de penser autrement. Mais, pour moi, les choses sont très claires.

Dans le Doubs et ailleurs.

Publié dans on en parle partout

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