Rugby communautaire
J'aime beaucoup mes collègues socialistes du Conseil communautaire !
Depuis quelques séances, on assiste à des prises de position étrangement coordonnées sur des sujets dans ou hors ordre du jour. Ce dernier jeudi, c'est la Technopole Agen Garonne qui était la cible (assez prévisible) de cette coordination : coup d'envoi par ma collègue écolo Anne Loubriat (*), récupération du ballon par son Maire socialiste Francis Garcia, soutien immédiat dans le ruck par Christian Dézalos (qui en connait un rayon) puis départ au raz de la mêlée par l'Agenais Emmanuel Eyssalet. Mathieu Blin aurait apprécié... même si l'essai fut raté par l'intervention efficace du trio Dionis-Tandonnet-Chollet, lequel ne manque pas non plus d'arguments en la matière, même en l'absence de coaching préalable.
Il se trouve que, sauf erreur de ma part toujours possible, ce n'est pas Mathieu Blin qui avait ordonnancé ce coup d'envoi mais un ancien directeur de cabinet devenu aujourd'hui, pour des raisons qui m'échappent un peu, "chargé de mission", ou "conseiller spécial du Président" ou quelque chose du genre. Un tout cas un pro du lancement de jeu...
Les élus de gauche du Conseil communautaire se coordonnent avant chaque séance ? OK. Ils le font avec l'appui logistique du Conseil départemental ? On a vu pire : c'est pas comme si ils avaient utilisé un jet du gouvernement pour aller assister à un match de rugby à Twickenham. Non, ce qui est amusant, c'est le contre-emploi absolu dans lequel s'inscrit cette démarche.
Je m'explique.
A l'Agglo, la règle non écrite est celle du consensus : elle découle à la fois de notre histoire, de nos statuts et de la volonté du Président. Il y a certes des moments où ce consensus se rompt comme on l'a vu lors du vote sur la mutualisation par exemple. Mais non seulement ça reste une exception mais, surtout, les majorité qui se constituent, décision après décision, sont pour l'essentiel, des majorités non partisanes, non politiciennes. Le débat s'en trouve plutôt enrichi.
Or, ce que cherchent à faire nos collègues de gauche, c'est de cliver politiquement le Conseil d'Agglomération. Je pense que c'est une erreur, en tout cas tant que le mode de désignation des conseillers communautaires restera ce qu'il est aujourd'hui. Une erreur parce que l'absence de clivage majorité/opposition permet de faire émerger après des discussions souvent longues des décisions assez judicieuses. Et le centriste que je suis s'en réjouit.
Si nos collègues de gauche persistaient dans leur volonté de créer un clivage partisan au sein de notre Conseil communautaire, cela appellerait nécessairement une réaction et on retrouverait là les affrontements qu'on retrouve classiquement dans les autres assemblées départementale ou communales. Ou dans un nombre grandissant, hélas, d'agglomérations.
Je pense que ce serait une erreur pour notre Agglo et je veux plutôt croire, pour l'instant, qu'il ne s'agit que d'heureuses coïncidences ou de montées d'adrénaline suscitées par la météo orageuse qui régnait sur Agen ce jeudi.
(*) La même Anne Loubriat s'est insurgée de la confusion que ferait le Président de l'Agglomération entre ZADistes et collectif d'associations écologistes. Sauf que mon éminente collègue était au premier rang des (quelques) élus présents durant le FestiZad ce week-end. Preuve que si confusion des genres il y a, elle n'est pas dans la tête de Jean Dionis mais bien dans le comportement ambigü de certains élus de gauche qui cherchent à faire de la TAG un enjeu politicien.
Et pendant ce temps-là, on attend toujours leurs propositions en faveur de la création d'emplois en Agenais...