La démocratie selon les ZADistes
Ce qui s'est passé jeudi dernier en Conseil communautaire n'est pas anecdotique. Je veux ici rappeler les faits, d'abord, puis en tirer quatre enseignement qui s'imposent, me semble-t-il.
D'abord les faits
Le Conseil d'Agglo était appelé ce jeudi à prendre acte du rapport favorable sans réserve que le commissaire enquêteur a émis sur l'intérêt général du Technopole Agen Garonne. Cet avis a été rendu après avoir entendu tous les témoignages positifs comme négatifs qui se sont librement exprimés et en grand nombre (voir ma chronique sur le TAG). Ce vote du Conseil d'Agglo, à l'issue d'un débat d'une grande tenue, s'est soldé par 53 voix pour, 3 contre et 3 abstentions.
Au terme de ce vote, les quelques ZADistes qui assistaient à cette séance ont rejoint sur la place de l'Hôtel de Ville leurs amis qui, depuis plus d'une heure, "campaient" avec leurs ânes, leurs chiens, leurs bouteilles et tout le reste. Informés du résultat du vote par quelques agitateurs professionnels bien identifiés, les ZADistes ont fait irruption dans la Salle du Conseil.
Là, beuglant comme des perdus, ils ont agressé verbalement un certain nombre d'élus, craché sur certaines de mes collègues féminines, avant de s'en prendre physiquement à Jean Dionis. L'intervention courageuse et immédiate des policiers municipaux a permis que le calme revienne au bout de quelques minutes. Finalement en l'absence de bobo majeur, Jean Dionis dégoulinant a préféré souligner en souriant que, comme Manuel Valls, il savait "mouiller la chemise".
Voilà pour les faits tels qu'ils se sont déroulés, et tels qu'on pourra le vérifier dans la vidéo ci-dessous.
Je tire de cette affaire quatre enseignements :
1. La légitimité des décisions publiques
Dans un monde où tout le monde a des idées sur tout, où il y a toujours un comité Théodule qui se constitue dès qu'il y a un projet d'ampleur, la seule boussole possible doit demeurer celle de l'Etat de droit et du respect des procédures. Pour le TAG, ça fait bientôt 15 ans que toutes les autorités publiques légitimes se sont prononcées en faveur de ce projet et que toutes les autorisations administratives (et Dieu sait qu'il y en a...) ont été scrupuleusement suivies : ce n'est pas une poignée de campeurs hirsutes, brutaux, sales et avinés, venus d'on ne sait où, qui vont dicter aux Agenais leurs choix d'avenir. Pas plus eux que ceux qui pensaient les manipuler.
2. Les ZADistes : des militants violents
On aurait tort de prendre les ZADistes pour d'aimables campeurs idéalistes. Ils sont engagés partout dans un véritable combat violent contre la société et nos institutions. Ce sont d'authentiques professionnels de l'agitation, structurés et organisés en bandes, qui vont de ZAD en ZAD semer brutalement la perturbation dès qu'une décision publique ne leur convient pas. Le TAG n'est qu'une étape, qu'un prétexte dans leur parcours et ils se fichent absolument de notre avenir.
3. Merci Bonotto
Nous pouvons collectivement remercier M. Bonotto d'avoir eu l'idée géniale d'inviter ces zonards professionnels à venir camper chez lui. Sans doute a-t-il pensé trouver en eux d'utiles avocats de sa petite cause personnelle. Il peut être fier du résultat : voilà ces nihilistes violents désormais installés en Lot-et-Garonne, sur le TAG avant sans doute d'aller planter leurs tipis du côté du futur Center Parc. Merci Bonotto et merci à tous les petits malins qui ont trouvé intelligent de soutenir, en sous-main, ces affolés.
4. En avant le TAG
Maintenant que l'intérêt général du TAG est de nouveau confirmé, il est -grand- temps que les travaux d'aménagement de la zone débutent, permettant à la commercialisation d'entrer dans sa phase active. Il faudra pour cela que le terrain soit dégagé de ces occupants indésirables et violents pour que les entreprises puissent enfin intervenir autrement que sous la protection de la gendarmerie ou de société privées de sécurité. Il est temps que l'Etat réaffirme que force doit rester à la Loi, au TAG comme ailleurs, et que les décisions de justice soient exécutées.
Il est même plus que temps. L'incident de jeudi soir en est l'illustration.