Zigzags
Ah ! Le fameux coup de "l'héritage"... C'est LA vieille ficelle politicienne par excellence que le nouveau Président de la République n'a pas hésité à reprendre pleinement à son compte pour mieux justifier le report d'un certain nombre de promesses électorales. Comme si celui qui fut Ministre de l'Economie jusqu'en août 2016 pouvait sérieusement méconnaitre la situation budgétaire réelle du pays ? Quelle blague ! Mais dans l'euphorie de ce début de mandat, ça passe...
Ce qui passe moins bien, ce sont les zigzags dans les annonces. Finalement, c'est promis-juré-craché : après avoir été largement annoncée pendant la campagne puis reportée à la fin du mandat, c'est bien dès 2018 que se mettra en place l'exonération de la taxe d'habitation pour 80 % des Français. Enfin, une "première tranche" sera mise en oeuvre. La faute à "l'héritage"
Zigzags aussi sur la disparition de l'ISF dont on doit comprendre qu'elle ne concernerait plus que les patrimoines immobiliers. Pas surprenant : le patrimoine immobilier est, par excellence, celui des petits épargnants. Les (vraies) grandes fortunes, elles, ont choisi et depuis longtemps, de jouer à la bourse avec l'aide de leurs conseils. Que celles-là se rassurent : elles seront exonérées d'ISF : merci Macron.
Pas de zigzag en revanche pour les hausses d'impôts en tous genres : elles seront bien aux rendez-vous fixés : 1er janvier pour la CSG, la taxe carbone, le prix du tabac, l'écotaxe revisitée, etc...
Pendant ce temps, la nouvelle majorité parlementaire s'est mise en au travail, étroitement encadrée de séminaires en briefings. Les premiers résultats ne sont pas tout-à-fait ceux escomptés : pour la prolongation de l'état d'urgence, non seulement il y a eu 38 députés LREM qui baillaient aux corneilles dans l'hémicycle et n'ont pu prendre part au vote. Ceux-là, au moins, étaient présents. Mais surtout, sur les 314 députés de LREM, seulement... 93 ont voté ce texte ! Dont pas un seul député de Lot-et-Garonne.
Il est vrai que l'état d'urgence, c'est sans doute moins important qu'un selfie au Congrès...