VMA à 80 km/h : quand la politique s'entête

Publié le par Bernard LUSSET

VMA à 80 km/h : quand la politique s'entête

Les pouvoirs publics veulent réduire en janvier la vitesse maximale autorisée (VMA) à 80 km/h sur les routes à double sens, c'est-à-dire la quasi-totalité des nationales et départementales.

On entend d'ici le rappel des ravages causés par la vitesse, les statistiques de toutes sortes qui viendront à l'appui du discours en faveur de cette mesure. Tout cela sera orchestré de telle sorte qu'il y aura d'un côté les gens sensés, favorables à la mesure et de l'autre les inconscients qui s'y opposeront, coupables d'être insensibles à la détresse des victimes de la route.

Pourquoi s'opposer à une telle mesure quand on sait à quel point la vitesse est si souvent à l'origine des accidents les plus dramatiques ? Pas par mépris des drames qui brisent des familles entières. Mais l'histoire, les exemples étrangers et nos sinistres statistiques montrent que cette mesure cosmétique gênera inutilement le plus grand nombre sans pour autant réduire ni la fréquence ni la gravité des accidents de la route. Et cela pour trois raisons :

1. Les chauffards s'affranchissent allègrement des limitations existantes

Vous pouvez bien réduire encore et encore la VMA (certains projets veulent réduire la vitesse à 70 km/h sur la route !) : ceux qui ne respectent pas les 90 km/h actuels ne respecteront pas davantage les 80 km/h à venir. En revanche, on peut faire confiance aux forces de sécurité pour faire tomber dans leur escarcelle les malheureux qui seront pris à 85 km/h.

2. Combien d'accidents entre 80 et 90 km/h ?

Pour que cette mesure ait un sens, il faudrait qu'une part significative des accidents mortels ait lieu entre 80 et 90 km/h. Or, les services de sécurité savent bien que lorsqu'une vitesse excessive est en cause dans un accident, elle est bien au-delà de ce seuil de 80 ou 90 km/h. Qui peut croire qu'une nouvelle réduction du plafond légal aura un impact sur les terribles chiffres ?

3. Sortir du tout-répressif qui montre son inutilité

Mieux adapter les limitations de vitesse à la route : voilà l'enjeu. Il suffirait de compléter les limitations ponctuelles dans les zones présentant un danger particulier. On pourrait aussi utilement limiter la puissance réelle des véhicules des conducteurs novices, mieux entretenir le réseau routier et y limiter l'utilisation excessive des gravillons, etc... Bref, apporter des réponses circonstanciées plutôt que de renforcer un tout-répressif qui montre chaque année son inutilité.

Mais il en est de la sécurité routière comme de quelques autres sujets : de puissants lobbies y règnent en maître et dictent leur conduite aux gouvernements successifs. Depuis des décennies, le mot d'ordre est toujours le même : réduire la vitesse toujours et partout. C'est ce qui va se passer le 18 janvier prochain.

Sauf si les Français réagissent. C'est pourquoi je vous invite à signer, comme je l'ai fait moi-même, l'une ou l'autre des deux pétitions ci-dessous et à les diffuser largement autour de vous.

Publié dans on en parle partout

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