NDDL : le retour de l'Etat
"Gouverner, c'est choisir". Avec sa plaisante économie de mots, Alain Juppé a clairement résumé l'opinion de beaucoup de Français après l'annonce de l'abandon de NDDL. Cet exécutif décide et ça nous change, après des années d'impéritie gouvernementale.
On peut naturellement contester certains de ses choix, comme je l'ai fait ici même par exemple sur la réduction de la vitesse sur les routes. Sans doute même serais-je mécontent aujourd'hui si, élu de Loire Atlantique, j'avais exprimé comme la plupart des élus une préférence pour NDDL. Au moins faut-il souligner l'habileté de la décision publique pour sortir cette affaire de l'ornière où elle s'enfonçait depuis des décennies.
Il fallait d'abord rouvrir et objectiver l'éventail des choix, ce qui fut fait avec doigté par le rapport des trois experts. Consacrer ensuite le temps nécessaire à l'écoute des acteurs au plus haut niveau. Enfin peser au trébuchet les contreparties (aéroport de Rennes, une seule piste à Nantes, possibilité de réattribution de terres agricoles à NDDL et ailleurs, retour immédiat à l'ordre républicain sur les routes, promesse d'expulsion en mars, etc...) pour aboutir à une décision manifestement équilibrée, à défaut d'être forcément la meilleure.
On reverra sans doute souvent ce processus de décision à l’œuvre durant ce quinquennat. Au-delà du fond, il pourrait restaurer le lien de confiance des Français avec leur gouvernement, ce qui ne serait déjà pas si mal.