A propos de l'école Paul Langevin d'Agen

Publié le par Bernard LUSSET

A propos de l'école Paul Langevin d'Agen

Le dernier communiqué de presse de la Préfecture de Lot-et-Garonne qu'on trouvera en fin de chronique m'incite à évoquer dans ce blog la situation de l'école Langevin à Agen.

Car en dépit de ce que les services locaux de l'Etat sous-entendent partout, il n'y a pas d'un côté des services préfectoraux qui seraient sérieux et raisonnables et, de l'autre, des élus délirants et entêtés au point de vouloir construire une école qui mettrait en péril la sécurité des enfants !

La dernière séance du Conseil municipal l'a d'ailleurs aisément démontré et j'invite tous ceux que le sujet intéresse à se reporter à la vidéo ci-dessous de cette séance. Ils y trouveront toutes les infos sur un dossier qui mérite plus que des raccourcis faciles.

Dans son communiqué, la Préfecture se livre à trois esquives qui me paraissent choquantes à plus d'un titre :

Personne, et surtout pas nous élus d'Agen, ne conteste le caractère inondable du parc Mathieu où nous souhaitons édifier la nouvelle école. J'ai fait partie, aux côtés de Jean Dionis, de ceux qui ont remonté à pied le cours de la Masse un certain jour de juillet 1993, depuis le Moulin St Georges jusqu'à Montanou : je n'ai rien oublié de ce que nous avons vu et vécu ce jour-là. La crue de la Masse n'est pas pour nous une mesure statistique ou une référence technique : ce sont des visages, ce sont des maisons, ce sont des familles bouleversées.

Simplement, en matière d'inondabilité, il y a plusieurs niveaux de risque. Le parc Mathieu est aujourd'hui classé en inconstructibilité totale et c'est justement cela que nous contestons. Nous ne le faisons pas "au doigt mouillé" mais études techniques incontestées à l'appui. La Préfecture le sait parfaitement mais refuse de revenir sur son Plan de Prévention des Risques d'Inondation. Elle devrait le faire et c'est en son pouvoir : première esquive préfectorale. Elle s'y refuse, comme elle refuse de revoir son Plan de Prévention des Risques "Glissements de terrain" alors qu'elle perd, permis de construire après permis de construire, tous les recours qui sont intentés contre son zonage.

La Préfecture feint d'ignorer un projet dont elle connait pourtant tous les aspects : la future école sera bâtie sur pilotis, permettant l'écoulement des eaux en cas de crue et à une soixantaine de centimètres au-dessus du niveau maximal de la crue. Ainsi, non seulement l'école ne mettra nullement en danger les enfants (c'est évident mais au stade où nous en sommes, il semble nécessaire de le rappeler...) mais de surcroît, elle n'entravera en rien l'écoulement des eaux. Seconde esquive préfectorale.

Enfin, la Préfecture qui rappelle dans son communiqué - un comble !- que le choix du terrain revient à la Ville réitère ses propositions alternatives de terrain. On verra dans la vidéo les raisons pour lesquelles ces "alternatives" n'en sont pas. Troisième esquive préfectorale qui traduit moins le souci de sécurité réelle des enfants que la préservation de la qualité du sommeil des serviteurs de l'Etat.

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Je suis très respectueux des institutions publiques et de ceux qui les incarnent car je sais les difficultés de leurs fonctions. Mais je veux rappeler ici que ce respect n'est pas de droit : il se mérite, il se construit et j'ajoute qu'il sous-entend une certaine réciprocité à l'égard des élus qui ne sont pas moins attentifs que les autres au bien commun. Nous sommes même, plus que n'importe qui d'autre, aux premières loges de cette responsabilité et n'avons de leçon de sérieux à recevoir de personne.

Sur ce projet Langevin comme sur bien d'autres dossiers, l'incompréhension le dispute à l'exaspération chez un nombre croissant d'élus locaux, au moment même où le Président de la République demande légitimement aux préfets d'être des "entrepreneurs de l'Etat". A regarder ce qui se passe dans d'autres départements, il n'y a heureusement pas de fatalité dans ce domaine et c'est pourquoi je veux croire que l'intelligence collective finira par l'emporter aussi en Lot-et-Garonne : il y a 260 enfants qui fréquentent chaque jour l'école Paul Langevin.

Publié dans on en parle à Agen

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