Bona sort
L'annonce de la candidature de Manuel Valls à la Mairie de Barcelone a suscité bien des commentaires, plus ou moins acides.
Je trouve pourtant que cette candidature a un certain panache : nul doute que, s'il parvient à se faire élire, son expérience transnationale de la vie publique, sa dimension européenne et la force de ses convictions permettront à Manuel Valls d'être un Maire de Barcelone actif. Et puis, dans une Union européenne qui prône la libre circulation des biens et des personnes et la liberté d'installation, pourquoi cette communauté de vie exclurait-elle la vie publique ?
Au final, ce qui m'interpelle le plus dans sa démarche, c'est que Manuel Valls, considérant que la vie politique française ne lui offre pas dans un proche avenir les opportunités auxquelles il pense pouvoir prétendre, n'ait d'autre recours que d'aller faire de la politique... ailleurs.
Je trouve ça d'abord discourtois, inconstant et, pour tout dire, méprisant à l'égard des électeurs de l'Essonne qui l'ont élu député l'année dernière. Mais plus encore, je me dis qu'à son âge (nous sommes tous les deux nés en 1962) il aurait pu imaginer faire autre chose de sa vie. Mais non : chez ces "gens-là", la politique n'est pas seulement une passion dévorante. Elle est existentielle, c'est par elle et seulement par elle que des gens comme Manuel Valls existent. Et je trouve ça assez triste.
"Bona sort" (*) malgré tout à Manuel Valls
(*) Bonne chance en catalan