VMA 80 km h : l'absurde entetement du premier Ministre

Publié le par Bernard LUSSET

VMA 80 km h : l'absurde entetement du premier Ministre

116 tués de moins sur nos routes en 2018 par rapport à l'année précédente : voilà une excellente nouvelle dont chacun se réjouit. Car derrière les statistiques, ce sont des vies brisées, des familles broyées. La prise en compte de ces drames humains n'est l'apanage exclusif de personne.

Mais l'observation des chiffres de la mortalité routière montre que cette baisse heureuse des décès sur la route ne date pas des 80km/h, quoi qu'en dise Edouard Philippe : les routes deviennent de plus en plus sûres grâce à l'effort des collectivités locales, les constructeurs automobiles ont eux aussi beaucoup fait pour rendre les véhicules plus sûrs et mieux protéger les passagers. Il n'est pas exclu en outre que les automobilistes eux-mêmes se soient assagis, y compris pour des questions économiques liées au coût des carburants. Bref : attribuer cette bonne nouvelle à la seule mise en place des 80 km/h est manifestement abusif et ne suffit pas à justifier a posteriori cette décision mal née.

Preuve supplémentaire par l'absurde : les dernières déclarations du Ministre de l'Intérieur qui explique que malgré le vandalisme -scandaleux, idiot et coûteux- de la plupart des radars, il a été observé une hausse de 30 % des excès de vitesse... alors même que la mortalité routière a baissé. Ainsi, on pourrait affirmer que la mise hors service de la plupart des radars aurait permis de réduire le nombre de tués sur les routes ? Raisonnement absurde certes, autant que celui du premier Ministre.

Devant l'hostilité suscitée par ces 80 km/h uniformes, on sent l'exécutif prêt à reculer (avec ou sans Edouard Philippe d'ailleurs...) et à donner aux conseils départementaux qui le souhaiteraient la possibilité de déroger à cette règle des 80 km/h. Mais la bonne mesure n'est pas celle-là : il faut faire l'inverse.

Il faut abandonner cette mesure uniforme absurde des 80 km/h et permettre aux conseils départementaux, sur la base d'une analyse cartographiée détaillée des accidents, de baisser la vitesse limite là où c'est utile, comme c'est déjà le cas dans des traversées de hameaux ou à l'approche de zones avérées dangereuses. Ce travail doit se faire non à Paris pour succomber à une idéologie dominante mais sur le terrain, canton par canton et en liaison avec les services préfectoraux, pour prévenir réellement les risques routiers et, ainsi, sauver durablement des vies : tel est bien l'objectif partagé par les Français.

Il est inconcevable de mettre un dossier de santé publique de cette importance dans les mains de petits potentats locaux.

Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière et auto-proclamée grande conscience nationale

Ces déclarations de Madame Perrichon montrent à la fois le mépris profond que ces associations parisiennes éprouvent à l'égard des élus de terrain mais aussi l'influence considérable de ces lobbies sur la prise de décision publique.

Dans un autre ordre d'idée, c'est exactement la même mécanique centralisatrice qui fait que, sur injonction d'une association inconnue du grand public mais très influente à Paris, France Nature Environnement, l'Etat renie sa propre autorisation du lac de Caussade après une imprévisible volte-face.

Le grand débat national initié par le Gouvernement met en exergue dans tous les domaines l'exaspération croissante des Français à l'égard de semblables décisions nationales, aveuglément prises à Paris sous l'influence de lobbies qui, pour être associatifs, n'en sont pas moins contestables et dont la légitimité peut être questionnée.

La limitation uniforme de la vitesse à 80 km/h est un exemple -parmi tant d'autres- de ce dont les Français ne veulent plus.

Publié dans on en parle partout

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