A propos de l'affaire Ferrand
Un organisme de protection sociale cherchait de nouveaux locaux. La conjointe du directeur général crée une SCI et emprunte à une banque pour l'achat de l'immeuble sous condition suspensive que ledit organisme le prenne en location. L'affaire se fait et l'organisme rembourse l'emprunt via son loyer. Résultat de l'opération : la conjointe du directeur général réalise, sans frais ni risques, une belle opération patrimoniale.
Est-ce légal ? Je n'en sais rien. La justice, avec son tempo, y répondra sans que la mise en examen ne préjuge de l'issue.
Est-ce moral ? Dès lors qu'il est question de gérer l'argent d'autrui, public ou privé, la moindre moralité est de se tenir à distance de ce genre de montages scabreux qui ne peuvent qu'engendrer la suspicion. Or, l'ex-directeur général est depuis devenu Député et même Président de l'Assemblée nationale.
J'ai toujours pensé que les responsables publics devaient répondre à des standards éthiques supérieurs à la moyenne, en raison même de la mission publique confiée. Après cette mise en examen, le plus élémentaire réflexe éthique commanderait donc de se retirer d'une fonction publique aussi éminente.
Question : celui qui a été capable il y a 8 ans d'une telle légèreté est-il accessible aux réflexes éthiques ? C'est la question qui est posée à Richard Ferrand.