SU Agen : "notre" compétition commence
Agen dernier du Top 14 après la réception de Lyon : est-ce à dire que ce serait la fin du SUA dans l'élite du rugby comme je l'entends ici ou là ? Je ne le crois pas du tout.
Top 20. Le championnat de France de rugby est, dit-on, l'un des plus sélectifs au monde. S'y maintenir parmi les 20 premiers clubs, comme le souhaitait Alain Tingaud, est donc en soi un objectif ambitieux. D'ailleurs, combien de clubs au passé prestigieux ont disparu des radars ? Lutter chaque dimanche face à plus fort que soi : là exactement se trouve l'esprit de cette compétition.
Pas que le rugby à Agen. Il y a à Agen quantité d'habitants indifférents au rugby ? Ca tombe bien : la ville regorge d'activités sportives et culturelles pour tous les goûts, preuve que le rugby ne "prend" rien à personne. Mais le SUA dans l'élite est un vecteur de notoriété et d'image positive formidable sans lequel Agen rejoindrait la cohorte des villes moyennes anonymes.
Le budget. Dans le sport professionnel, l'argent est une donnée-clé : c'est ainsi. Quelques contre-exemples font certes chaque année le sel du Top 14 -ou de la Coupe de France de foot- mais les plus gros budgets tiennent le haut du pavé. Le SUA peut-il rivaliser avec les 37 M€ de Toulouse ? Non, mais avec quelques millions de plus, il conserverait plus aisément ces brillants joueurs formés chez lui qui font souvent le choix d'une exposition ou d'une rémunération plus prometteuse ailleurs.
Le public. Le club ne peut fonctionner sans un vrai public de supporters, de ceux qui soutiennent le club toute l'année, même quand l'horizon sportif s'assombrit ou que le thermomètre descend. Armandie doit ressembler à Deflandre, Jean Dauger, Mayol ou le Hameau. Le stade doit devenir une citadelle redoutée des visiteurs du jour : les résultats de l'équipe en dépendent aussi.
Le stade. Pour mieux accueillir des supporters plus nombreux et ainsi dégager des recettes nouvelles pour le club, la rénovation d'Armandie est indispensable. La Ville et l'Agglo d'Agen, rejointes par la Région et le Département, l'ont lancée sachant que leurs contributions annuelles, elles, n'évolueront plus. Le SUA lui-même va s'engager financièrement dans le projet. De manière distincte, des partenaires privés vont aussi venir prendre leur part de risque. Le club et le public auront dans les années qui viennent un stade de bon niveau : il faut tenir jusque là.
"Notre" compétition. Après le match de Lyon, le SUA est entré dans "sa" véritable compétition, celle où la 11ème ou 12ème place aura valeur de petit Brennus : la voilà notre compétition, moins glorieuse sans doute que celle du haut de tableau, elle offre néanmoins son lot de passion, de suspens et d'engagement. Les techniciens du rugby le disent : l'équipe d'Agen possède les fondamentaux pour gagner ce championnat-là et nous sommes nombreux à le souhaiter. Allez Agen !