Respecter les électeurs
Au moment où les candidats aux municipales commencent à solliciter nos suffrages, il n’est pas inutile de jeter un coup d’œil même rapide sur le passé, histoire de jauger la valeur des engagements 2020 à l’aune du respect de ceux de 2014.
En 2014 justement, Emmanuel Eyssalet s’est retrouvé propulsé tête de liste PS/PC/Ecolo aux municipales d’Agen (un peu comme Maryse Combres cette année ?). En cours de mandat, un évènement professionnel l'a fait partir vivre à Bordeaux : ça peut arriver. Mais très vite après son déménagement, ses apparitions en Mairie se sont raréfiées. Il est devenu un élu fantôme dont l'absentéisme tangente désormais celui des élus FN (c'est dire !). Balancer quelques tweets ne saurait satisfaire aux obligations d'un élu.
A plusieurs reprises, nous avons posé publiquement la question : pourquoi Emmanuel Eyssalet n’a-t-il pas démissionné de ses mandats à la Mairie et à l'Agglo, permettant ainsi au suivant de sa liste de siéger au Conseil ? Jamais de réponse.
Tant pis pour lui et tant mieux pour la majorité municipale, me direz-vous ? Même pas : ce genre de comportement discrédite bien sûr celui qui s’y adonne, mais au-delà de lui, ce sont tous les élus qui sont mis dans le même sac par les électeurs. "Beaucoup de monde, beaucoup de promesses au moment de la campagne et après, plus rien…" Que de fois entend-on cette rengaine ?
Nous sommes à 2 mois du premier tour. Si Emmanuel Eyssalet veut garder encore un peu le « titre » jusqu'au 15 mars, grand bien lui fasse. Mais l’absence de réaction de ses colistiers et camarades, elle, interroge : que vaudront leurs promesses de 2020 ? Que penser d’une section PS d’Agen, jamais avare de leçons de république et de citoyenneté mais qui ne dit rien sur le sujet ? Quel crédit accorder à des gens qui ont cautionné une telle entourloupe démocratique ?
Que n’auraient dit nos opposants si pareille situation s’était présentée dans les rangs de la majorité ? Quand par exemple Gautier Guignard s'est éloigné d'Agen, il a démissionné et a permis, ce faisant, à une colistière de siéger à sa place au sein du Conseil, comme c'est normal.
Je forme le vœu que les candidats qui se présentent à nos suffrages s’engagent, s’ils sont élus et que les hasards de la vie rendent impossible l’exercice de leur mandat, à démissionner et laisser la place à leurs colistiers. Car si on veut que les citoyens continuent d'accorder leur confiance aux élus qui exercent ce beau mandat municipal, il faut que ces derniers s'en montrent dignes.
Si tous ceux qui se disent de gauche vivaient à gauche, menaient une vie de gauche, incarnaient la gauche et la faisaient sortir de son catéchisme, de ses slogans, de ses déclarations d’intention, le projet de gauche deviendrait illico une réalité. Toute proclamation de gauche qui n’est pas accompagnée par une vie adéquate trahit l’homme de ressentiment. La révolution est une affaire de vie quotidienne.