Clap de fin
Petit message à l'attention des lecteurs de ce blog : la crise du Covid-19 a imprévisiblement prolongé mes mandats d’élu à la Ville et à l’Agglomération d’Agen au-delà du terme normal. Désormais, après le Conseil municipal du 25 mai et le Conseil communautaire de ce 16 juillet, mes deux mandats sont terminés ainsi que je l'avais souhaité. Je vais non seulement poursuivre mon activité professionnelle, jamais interrompue durant ces 12 années, d’agent d’assurance à Agen mais aussi me tourner vers de nouveaux centres d'intérêt. J'ai beaucoup aimé ce temps qui s'achève ; j'aime déjà celui qui arrive : "no regrets".
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Les élus désormais tous en place méritent nos vœux sincères de plein accomplissement dans leurs fonctions. Je pense bien sûr à Jean Dionis, à qui ce troisième mandat de Maire confère une place unique dans l'histoire municipale de notre ville, mandat qu'il a placé sous le signe de la transmission aux générations nouvelles : ce n’est pas le défi le plus facile qui se présente à lui mais mes vœux confiants et fraternels l'accompagnent.
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Au-delà du Maire lui-même, la nouvelle équipe municipale, majorité et opposition confondues, a fière allure, alliant expériences acquises et énergies nouvelles. Ces élus ont commencé de cheminer ensemble, arbitrant entre l’audace de faire et la prudence qu'il faut mettre quand on décide pour les autres, l'humilité étant particulièrement de mise pour chacun après l'abstention historique de ce printemps.
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Entre tous, j’ai une pensée particulière pour mon ami et désormais ex-collègue Mohamed Fellah, nouvel Adjoint au Maire en charge des finances, en plus des ressources humaines de la Ville, qui vient de présenter son premier budget. Sa volonté d'équilibre et de modération, son intelligence fine et son implication authentiquement désintéressée au service des Agenais en font à mes yeux un des éléments les plus prometteurs de sa génération. Je serais heureux que la vie publique, qui peine parfois à distinguer les plus méritants de ses fils, lui permette un jour de donner sa pleine mesure au service des habitants de notre territoire.
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Agen a initié en 2018 une action de solidarité avec la commune ivoirienne de Djebonoua : les élus de 2020 doivent transformer cette impulsion fondatrice en un projet municipal pérenne largement partagé. D'abord parce que le sort quotidien des habitants de Djebonoua est trop inacceptablement différent du nôtre en raison d’une accumulation de difficultés auxquelles nous ne devons pas nous habituer. Mais aussi parce que les plus jeunes générations seront, ici et là-bas, inéluctablement appelées par l'histoire, l'économie et bien d'autres choses encore à se croiser : la paix et la prospérité de tous gagneraient à ce qu’ils se connaissent, se comprennent et qu’ils apprennent à construire ensemble. Les accompagner sur ce chemin en dépassant les égoïsmes court-termistes est l'une des plus nobles ambitions dont héritent les élus agenais de ce printemps.
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A l’Agglomération, les élus sont confrontés à un défi classique en début de mandat mais rendu plus douloureux par les difficultés de l’heure : ils doivent faire émerger en leur sein un projet communautaire qui soit autre chose que la simple addition des ambitions communales ou sectorielles dont ils sont les porteurs. Ces dernières années, l'Agglomération a été un partenaire vital pour les communes quand le soutien du département, de la région et de l'Etat, lui, s'effilochait. La période qui s'ouvre impose la nécessité de choix resserrés nouveaux et douloureux ; mais le gouvernement de consensus, qui fait de l'Agglo d'Agen une exception saluée dans le monde intercommunal et que les élus de 2020 devraient intelligemment renouveler pour 6 ans, est la meilleure chance de bâtir cette feuille de route communautaire adaptée aux ambitions mais aussi aux inconnues des temps à venir.
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Municipaux ou communautaires, novices ou sortants réélus, maires, adjoints ou conseillers, les élus de 2020 ne sont ni meilleurs ni pires que chacun des citoyens appelés à les élire. Mais ils ont fait le choix très honorable de se mettre à notre service : accordons-leur donc la présomption de vouloir bien faire et le respect dû à des femmes et des hommes qui pourraient, comme tant d’autres, ne se préoccuper que d’eux-mêmes.
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En quittant ces mandats, je clos une longue période de ma vie ouverte par l’improbable confiance que le Docteur Paul Chollet à qui je dois tant m’a accordée il y a 34 ans en me recrutant comme assistant parlementaire. L’accompagnant 3 ans plus tard à l’Hôtel de Ville où il venait d’être élu Maire, j’y ai découvert les agents de l’administration communale que j’ai retrouvés quelques années plus tard comme premier Adjoint puis Adjoint et vice Président de l’Agglomération aux côtés de Jean Dionis. J’ai beaucoup appris à leur contact au cours de ces deux périodes très différentes de mon engagement public. Ils exercent une des plus belles missions qui soit : le service du public. Leur défi individuel et collectif y est de se faire chacun les chantres des possibles au service du territoire qu'ils administrent pour ne pas laisser les lectures étroites des textes, paralysantes, l'emporter sur l'esprit qui a prévalu à leur adoption.
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Lancé après beaucoup d'hésitations quelques mois après mon élection aux côtés de Jean Dionis, ce blog est insensiblement devenu pour moi bien plus qu'un lieu d'expression : une authentique respiration, un espace de réflexion, de découvertes, d'échanges et au fond, de liberté. La vie politique agenaise y a tenu la plus grande place mais, l'outil autorisant toutes les audaces, je ne me suis pas gêné d'y explorer d'autres chemins, avec des bonheurs variés.
Mes mandats électifs terminés, il y aurait une logique à ce que je referme ce blog. Mais je réalise que j'ai pris trop de plaisir à écrire les quelques 644 chroniques mises en ligne (et presque autant de textes écrits mais jamais publiés...) pour m'arrêter. C'est pourquoi, si l'inspiration est toujours là, je continuerai donc d'alimenter ce blog à mon rythme, sous des angles et sur des sujets sans doute différents : merci à ceux qui m'ont fait l'amitié de me suivre jusqu'à ce clap de fin et à ceux qui continueront quelques temps encore de me faire l’honneur de me lire.