A propos de Samuel Paty
Avec mon ami Mohamed Fellah, nous avons écrit ce texte au lendemain de l'horrible assassinat de Conflans Sainte Honorine. BL
L’assassinat du prof d’histoire de Conflans Saint Honorine est une déclaration de guerre -une de plus- adressée à la France, à son peuple et aux valeurs qui font ce que nous sommes. L’ignoble symbolique de ce crime est claire : ceux qui s’en prennent à notre société et à ceux qui la servent veulent faire primer leur vision de leur religion sur toutes les autres règles : c’est non !
En France, tout citoyen est soumis à la loi commune, quoi qu’il en pense. Dans notre République, rien n’est au-dessus de la loi et les convictions religieuses pas davantage que les autres. Parmi les valeurs défendues par la Loi, il y a la liberté d’expression et la laïcité : chez nous, pas de crime de blasphème ni d’apostasie. Chacun est libre de croire ou non selon ses convictions mais nul ne peut imposer ses vues sur les autres ou manifester violemment sa désapprobation.
Après les journalistes, les forces de l’ordre, les juifs, les élus, les amateurs de musique, voilà que ce sont les enseignants, transmetteurs des valeurs citoyennes qui sont désormais visés, eux qui sont en première ligne du combat républicain.
Ces valeurs de liberté d’expression et de laïcité sont au cœur du pacte républicain qui s’impose à tout ressortissant, français ou non, vivant sur notre territoire. Ce n’est pas une option : ainsi est la France. Ceux qui ne veulent pas se soumettre à cette règle sont libres de se rendre dans les pays où les préceptes religieux dominent la loi. Notre République ne cèdera rien sur le sujet.
Mais l’horrible crime de Conflans Sainte Honorine est aussi une tentative -une de plus- de diviser profondément notre société, de nous inciter à la haine et à l’intolérance et de faire des musulmans en France des boucs-émissaires et des victimes. Ne tombons pas dans ce piège.
En réaffirmant la force des valeurs de la République, en rejetant ceux qui rejettent ses valeurs, nous devons refuser de confondre l’assassin avec l’immense majorité des citoyens de confession musulmane qui, comme tous les autres, aspirent à vivre en paix et dans les valeurs de la République.
Notre ennemi, ce n’est pas l’islam ni les musulmans. Notre ennemi, ce sont les fondamentalistes islamistes qui veulent que leur vision du monde devienne la loi pour tous.
Croyants ou non, nous devons désormais faire corps ensemble contre ceux qui nous ont déclaré cette guerre et tout faire pour éviter que nos enfants tombent dans les griffes de ceux qui les pousseront à commettre l’irréparable.
Mohamed FELLAH & Bernard LUSSET