A dimanche !
La campagne est finie (pour le premier tour). A l'heure qu'il est, chacun doit désormais avoir en tête une idée à peu près précise sur le choix qu'il fera dimanche. Même si je suis sûr que certains des électeurs que je vais accueillir dans mon bureau de vote dimanche hésiteront... jusque dans l'isoloir.
Je pense à cet instant à la campagne (victorieuse) de François Mitterrand en 1988 pour sa ré-élection : avait-il face à lui une coalition de toutes les oppositions identique à celle à laquelle Nicolas Sarkozy est confronté ?
Franchement, je n'ai pas ce souvenir. J'ai même la certitude qu'au moins, Mitterrand n'avait pas à subir l'hostilité aussi générale et franche que celle que les médias nationaux opposent au Président sortant.
A un tel niveau, c'est quasiment de la haine ! A part l'inoxydable (mais fatigant) Elkabbach sur Europe 1, prenez-les tous : les Bourdin, les Apathie et tous les autres dont j'ai oublié le nom et qui, de chaine d'info continue en chaine d'info continue, se croient obligés de nous asséner leurs commentaires et leurs points de vue. Pas un pour ne pas laisser transparaître leur envie de voir à terre celui qu'ils ont tant craint et tant voulu séduire pendant 5 ans. Quel spectacle !
Du coup, j'ai vécu la saillie verbale de Nicolas Dupont-Aignan face à JM Apathie sur Canal comme un moment plutôt réjouissant (voir la vidéo), alors qu'en temps ordinaires, je n'aime guère ce type de mise en cause démago. Mais je dois dire que j'en ai soupé, dans cette campagne, de ces commentateurs parisiens dont j'ai la conviction, en effet, qu'ils ne vivent pas dans le même monde que moi et dont le point de vue éditorial, 1000 fois répété, ne parvient pas à masquer la légèreté de leur connaissance réelle des questions abordées : de petites phrases en approximations, de questions "people" en obsession sondagière, tous ceux-là auront grandement contribué à nous "voler" la campagne électorale.
Bref, N. Sarkozy aura eu ces derniers mois un sacré vent de face ; d'aucuns répondront qu'il l'a un peu cherché, ce qui n'est pas faux. Mais ce déchainement a-t-il permis de masquer quelques-uns de ces mérites ? Assurément.
Comment, dimanche, chacun de nous se déterminera-t-il ? Sombrerons-nous collectivement dans le référendum "anti" ou "pro" Sarkozy ? Ou bien chercherons-nous à désigner par notre suffrage celui qui nous semblera le mieux placé pour préserver notre modèle social, notre compétitivité économique et l'avenir de nos enfants ? Tout ça dans un contexte économique dont nous ne mesurons pas, en France, toute la dureté grâce notamment à l'action du... Président sortant, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes de cette campagne, où, décidemment, le mot d'ordre semble être : "zappez !"
Réponse dimanche soir, 20 heures, pour les plus respectueux de la loi.
Réponse dimanche soir, vers 18h30, pour les plus "dégourdis de la souris"
A dimanche !