A propos de l'unité du #centre

Publié le par Bernard LUSSET

 

borloo_bayrou.jpgLe rapprochement entre l'UDI de Jean-Louis Borloo et le Modem de François Bayrou est l'un des rares signaux de rassemblement dans une classe politique profondément divisée.

 

Ce n'est pas seulement une bonne nouvelle pour les centristes mais pour toute la vie politique du pays, même si cela ne dispense pas d'une certaine lucidité.

 

 

Rassembler plutôt que diviser

 

Jean-Louis Borloo est-il ce velléitaire que d'aucuns décrivent, après qu'il ait renoncé à la course à la mairie de Paris et à l'Elysée ? J'ai du mal à le croire : je veux plutôt penser que, pour lui, la politique n'est pas cette passion dévorante qui en amène d'autres à tout lui sacrifier. Quoi qu'il en soit, le travail de rassemblement opéré par cet homme en quelques mois est absolument extraordinaire : il est parvenu en une seule année à rassembler toutes les petites chapelles centristes. Si tout n'est pas réglé, la marque UDI petit à petit s'impose, et rien que ça mérite de saluer son action.

 

Ce mouvement est d'autant plus remarquable que, partout ailleurs, ça tire dans tous les coins ! L'UMP n'en finit pas de ne pas vouloir traiter ses querelles internes. Le PS, comme à chaque fois qu'il est au pouvoir, s'adonne au délicieux poison du chacun-pour-soi et des rivalités sémantiques. Le Front de gauche a de plus en plus de mal à s'accomoder d'un Mélenchon qui ressemble chaque jour un peu plus à Georges Marchais, en moins drôle. Les Verts ont explosé en plein vol. Bref, oubliant la mission première de la politique, l'ambiance générale est à la division partout.

 

Sauf au centre.

 

UDI - MODEM : le centre retrouve son unité

 

Depuis 2007 et l'implosion de l'UDF, les centristes que nous sommes étions orphelins : certes, nous n'avions guère goûté les ronds-de-jambe ambigüs entre Ségolène Royal et François Bayrou en 2007. Certes, l'anti-sarkozisme viscéral de Bayrou, s'il ne nous était pas étranger, ne méritait pas à nos yeux, d'appeler à voter Hollande. Mais, malgré ces différences, nous étions nombreux à regretter le temps de l'UDF et de son rayonnement dont était porteur François Bayrou.

 

Au-delà de ces postures pré et post-présidentielles, qu'est-ce qui séparait l'UDI du MODEM ? Comme le souligne joliment Nicolas Sauger, professeur à Sciences Po dans une tribune dans LeMonde.fr "le libéralisme avant tout économique des uns (UDI) se heurte au libéralisme avant tout culturel des autres (MODEM)". Cela justifiait-il l'édification d'un mur de Berlin entre centristes ? Sûrement pas : les retrouvailles n'en sont donc que des plus naturelles.  

 

Les 2 meilleurs rendez-vous du centre : les municipales et les européennes

 

Municipales : si les formations centristes ont rarement été de grandes formations militantes, elles ont toujours compté dans leurs rangs, au contraire, un grand nombre d'élus locaux. Normal : les élus en responsabilité savent bien que les coups de menton qui font plaisir sur le moment n'ont jamais réussi à régler un problème. Dans l'atmosphère d'exaspération générale, ces élus et candidats qui parlent projet, vivre ensemble, développement local, s'ils se heurtent à des réactions épidermiques immédiates, finissent la plupart du temps par emporter l'adhésion de la majorité des citoyens. Ce rendez-vous municipal, sans doute marqué partout par des triangulaires avec le FN, ne sera pas simple. Mais il est au coeur même de l'engagement public des centristes et justifie qu'ils le préparent dans l'unité.

 

Européennes : c'est l'autre rendez-vous électoral de 2014, le dimanche 25 mai. Ces élections sont les mal-aimées de notre vie publique : l'Europe est lâchement et faussement désignée comme le responsable de tous nos maux. Nos députés, élus dans des circonscriptions qui interdisent toute reconnaissance publique, nous sont inconnus. Notre méconnaissance des mécanismes européens, complexes il est vrai, entretient chez nous une sottise affligeante. Les centristes, militants européens convaincus, fédéralistes passionnés mais lucides, ne peuvent laisser sans réagir le Front National surfer sur la vague des mécontentements. Ce scrutin appelle donc la famille centriste à se mobiliser pour un sursaut européen, alors que, pour la première fois, ces élections vont déterminer le choix du Président de la Commission et, donc, l'orientation politique de l'Union pour les prochaines années.

 

Bref, les temps qui s'annoncent sont propices à l'engagement citoyen, et particulièrement au centre. C'est pourquoi j'invite chacun de vous à nous rejoindre : c'est le moment !

 

 

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Publié dans on en parle partout

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