A propos du travail en équipe
Ma collègue Corinne Griffond, Adjointe au Maire, vient d'officialiser son souhait de se consacrer davantage d'ici au mois de mars à sa campagne électorale au Passage d'Agen. Elle a présenté, pour ce faire, sa démission d'Adjointe au Maire, tout en restant conseillère municipale. Elle sera remplacée dans sa tâche par Anne Gallissaires, déjà très impliquée aux côtés de Corinne dans l'action en faveur des séniors et Clémence Robert, déjà en charge de la jeunesse et qui pilotera donc aussi jusqu'en mars la petite enfance.
Ce petit évènement municipal, programmé, met en lumière la vie du groupe municipal, un sujet rarement évoqué, sauf en cas de problèmes. Et c'est vrai que la municipalité Dionis est comme les gens heureux : elle n'a pas d'histoire(s)...
6 ans de mandat calme : ça nous change (1)...
Nous avons la mémoire courte : qui se souvient encore aujourd'hui du happening permanent de la municipalité PS d'Alain Veyret ? Rappelez-vous : au final, le nombre de démissions est monté, sauf erreur, à 7 : Michel Couderc, Nadège Lauzzana, Sandrine Derisbourg, Lucette Lousteau, Jean-Pierre Dourneau, Jacques Clouché, Philippe Libier. Il faudrait y ajouter le psychodrame Patricia Henry (8) qui en a même écrit un livre "Larmes à gauche". Il faudrait enfin (9) ne pas oublier la guerilla ouverte entre la ville centre et l'agglo qui a valu à Alain Veyret le camouflet d'être battu par celui-là même -Jacques Clouché- qu'il avait porté à la présidence de l'agglo.
Les épisodes à répétition de ces démissions n'ont pas seulement été un mauvais feuilleton municipal, ils étaient surtout la traduction d'un profond malaise interne qui a plombé la gestion municipale pendant 6 ans : là, sans doute plus qu'ailleurs, se trouve l'origine de l'extrême atonie de la municipalité socialiste qui nous a précédé. Même aux plus grandes heures des chocs frontaux de certaines personnalités fortes, comme Agen en a connu, jamais notre ville n'avait eu à subir pareil carnage...
6 ans de mandat calme, ça nous change (2)...
Depuis 2008, la municipalité Dionis a été d'une extrême discrétion sur ce plan. Rien : pas une démission bien sûr, mais pas un claquement de porte non plus, pas de petites saloperies distillées savamment et anonymement dans la presse. Rien. Est-ce à dire que la vie n'a été qu'un long fleuve tranquille entre bons copains pendant 6 ans à la Mairie d'Agen ? Bien sûr que non : dans un groupe de 39 personnes, a fortiori lorsqu'elles émanent d'horizons très divers, les personnalités s'expriment, l'exposition publique exacerbe les tensions et la sensibilité de chacun, les nécessaires arbitrages génèrent toujours des insatisfactions et des frustrations. Bref, la vie municipale, ce n'est pas "Bonne nuit les petits" ! Trois facteurs ont pourtant permis d'épargner à cette équipe -et à notre ville- les affres de la division :
D'abord le capitaine, Jean Dionis. Ca change sacrément un groupe d'avoir à sa tête un leader choisi, reconnu comme tel et jouant pleinement son rôle... C'est vers lui que les regards se tournent pour rendre les arbitrages, c'est lui qui veille à la cohésion de l'équipe, c'est lui qui est le garant du contrat passé avec les Agenais. Sa parole est d'autant plus respectée qu'il joue à plein son rôle et que, contrairement à l'image que ses adversaires veulent donner de lui, il écoute beaucoup avant de décider.
Ensuite, justement, le contrat. Nous avons beaucoup investi sur nos engagements de mandat. Nous les avons construits en équipe avant l'élection et c'est en équipe que nous les avons mis en oeuvre. Ce contrat a constitué notre feuille de route et chacun a su à quoi s'en tenir, loin des discussions éternelles et vaines de la municipalité précédente. La question d'une municipalité n'est pas de savoir qui a de bonnes idées mais quelles sont les bonnes idées qui sont retenues et mises en oeuvre collectivement. Bref, savoir arbitrer pour avancer : rien de tel qu'un programme clair, validé par les électeurs.
Enfin, l'équipe elle-même. Chacun de nous, au fond, a eu conscience du rôle personnel qu'il joue dans cette équipe. Toute dissension au sein du groupe aurait forcément été l'échec du groupe mais aussi de chacun de nous : aucun n'a voulu de ça et tous ont préféré se concentrer sur le respect de la parole donnée aux Agenais et la mise en oeuvre de nos engagements. C'est cette ambition, d'abord collective mais aussi individuelle, qui nous a permis de dépasser les exaspérations bien humaines du quotidien et de ne pas céder au poison du chacun pour soi.
Jamais évoquée par temps calme, cette question de la cohésion d'équipe est pourtant une dimension essentielle à la réussite d'un mandat. Juste un rappel à l'attention des électeurs, au moment où se profile le temps du choix d'une nouvelle équipe en mars prochain...