Agen dans le monde
Les hasards de la vie municipale m'ont donné le plaisir d'accueillir, hier et aujourd'hui, deux délégations étrangères venues dans notre ville. Ces deux rencontres donnent un petit aperçu, méconnu, de la manière dont l'image d'une ville se construit à l'étranger.
Mercredi soir : une trentaine d'étudiants américains, venus d'Illinois (l'Etat de Barack Obama), viennent, comme d'autres avant eux depuis 15 ans, suivre un séminaire de droit comparé... à Agen . Il a fallu la rencontre d'un enseignant américain, aujourd'hui disparu, le Professeur de Seife, et d'un magistrat retraité agenais, Monsieur Pandelé, pour qu'à partir de cette amitié germe l'idée, saugrenue au départ, d'un tel séminaire.
Depuis 15 ans, les générations s'enchainent à la Fac du Pin au début de l'été, heureuses de trouver là un accueil, un cadre et un programme qui, avec la complicité des universités bordelaises, marient avec bonheur découverte de l'art de vivre du Sud Ouest (la french touch) et approfondissement de l'organisation juridique du vieux Continent.
Choc des cultures ? Sans doute ! Mais, comme me le disait le professeur américain qui accompagne ces jeunes étudiants, mine de rien, en 15 ans, ce sont plus d'un millier (un millier...!) de jeunes juristes américains qui ont de la France et de l'Europe un regard... agenais.
Comment ne pas trouver ça formidable ?
Ce soir, changement de cadre : l'ENAP, fidèle à sa vocation, organise les premières "journées internationales de la
recherche en milieu pénitentiaire". Là, des chercheurs, des praticiens, venus de France, mais aussi de différents pays européens, africains et même de plus loin, débattent, partagent, construisent ensemble.
Nous qui avons appris, depuis 10 ans, qu'un prisonnier, sauf exception, est toujours quelqu'un qui finit par retrouver la vie normale, nous savons désormais que la ré-insertion, sujet de ces premières journées internationales, est une question essentielle, pour l'ex-prisonnier, mais aussi pour la société toute entière.
Parmi les personnalités présentes, le directeur général de l'administration pénitentiaire d'Algérie, qui m'explique la qualité du partenariat noué depuis de nombreuses années entre l'Ecole d'Agen et son administration.
Une occasion pour moi de saluer le parcours et l'action de Mme Decroix, la directrice de l'ENAP, qui va nous quitter très vite et dont je regrette et le départ et les circonstances du départ.
Américains ou spécialistes de la pénitentiaire, chacun est reçu à l'Hôtel de Ville, sous le regard impavide des Illustres : l'objectif est toujours le même : saluer, comme ils le méritent, nos hôtes d'un jour ou d'un stage et leur vanter notre histoire, notre culture, notre économie.
Chronique ordinaire, méconnue et souvent méprisée de la vie municipale qui, pourtant, contribue grandement à la notoriété de notre ville.