Anti-LGV : bas les masques
Vendredi 7 septembre : une audition était organisée -à la demande de la coordination anti-LGV- pour que l'association et Réseaux Ferrés de France (RFF) en charge du projet de ligne nouvelle, puissent venir exposer leurs points de vue devant la municipalité d'Agen. Quelques heures avant la tenue de cette rencontre, un mail du Président de la coordination expliquait que, finalement, la coordination n'était pas intéressée par cette rencontre et que seule une rencontre avec les élus de la CAA avait un intérêt à leurs yeux.
Faut-il voir dans cette annulation un manque de courage ? De la légèreté ? Rien de tout ça. La vérité est bien différente et cette rencontre annulée trahit l'identité réelle de cette coordination : elle est -et elle n'est que ça- un collectif de riverains qui ne veulent pas être touchés par la ligne. Est-ce honteux de les voir défendre ainsi leurs intérêts propres ? Bien sûr que non, et beaucoup, à leur place, réagiraient de la même manière.
Là où les choses prennent une tournure désagréable et malhonnête, c'est quand ces associations tentent de justifier -d'habiller- leur démarche par des préoccupations d'intérêt général : défense de l'environnement, défense des terres agricoles, défense des contribuables, défense des crapauds, des grenouilles et autres bestioles rares... L'association a la langue bien pendue et le slogan facile quand il s'agit de donner des leçons de morale et d'intérêt général aux élus qui ont le malheur de ne pas penser comme eux...
Un exemple : lorsque le projet de LGV prévoit de passer à 400 ou 500 mètres d'un village, c'est la révolution, savamment entretenue par la coordination. Mais que les TGV lancés à pleine vitesse, notamment ceux qui ne s'arrêteront pas à Agen, traversent de part en part certains quartiers de notre agglomération (mais aussi à Marmande ou dans d'autres villes), générant ainsi des nuisances directes pour des milliers et des milliers d'habitants, ça, la coordination, elle s'en fiche...
Et pourtant, imaginez un peu ce qui se passerait si la ligne actuelle était réaménagée pour y faire circuler les TGV comme le souhaitent les anti-LGV : la rue de Contensou, la rue Lamennais, le versant sud de l'Avenue Delpech, le centre universitaire, la rue de la Masse, l'avenue Barbusse, la rue Paulin-Régnier, la rue Descoins, la rue du Jourdain. Et je ne parle ici ni de Bon Encontre, ni de Boé, ni de Colayrac, etc... Ca en fait des gens qui vont voir passer les TGV à pleine vitesse ! Et tous ceux-là, ce n'est pas à 400 ou 500 mètres qu'ils vont les voir passer les trains : c'est au raz de leur maison, au ras de leur immeuble.
Pas importants ces gens-là ? Manifestement, pas intéressants pour la coordination des anti-LGV.
Alors, que la coordination fasse le boulot pour lequel elle s'est vraiment constituée : qu'elle défende les intérêts des riverains, aujourd'hui et demain quand les négociations financières débuteront avec RFF. Mais de grâce, les discours d'intérêt général, qu'elle les garde pour elle ou pour d'autres publics. Les Agenais, eux, ont bien compris : nous ne les intéressons pas...
Et puisque nous ne les intéressons pas, que la Coordination, quand elle veut se faire entendre, aille manifester et planter son camion et son arche gonflable à Feugarolles, plutôt que de le faire, au mépris de toutes les règles de sécurité, au beau milieu du rond-point du pont de Pierre...