AVC : Saint Esprit en pointe
Hier mercredi, était inaugurée l'UNV (Unité neuro-Vasculaire) de l'Hôpital Saint Esprit d'Agen. Il s'agit d'une structure dédiée à l'acueil des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral.
Comme le dit, avec un certain sens de la formule, le Docteur Jean-Marc Faucheux, neurologue à l'origine de cette Unité, "Le temps, c'est du cerveau !". Manière habile de rappeler qu'en matière d'AVC, les premières minutes sont déterminantes : il faut pouvoir accueillir le patient moins de 4 heures après le déclenchement de l'alerte pour établir le diagnostic et procéder aux premières mesures d'urgence.
Cette Unité créée dans le cadre du Plan national anti-AVC présente plusieurs particularités :
La première est d'être opérationnelle 24h/24, à partir du centre 15 qu'il faut appeler dès les premiers symptomes : une campagne d'information du grand public aura lieu d'ici à la fin de l'année pour aider chacun de nous à prendre, le cas échéant, les bonnes décisions d'urgence en la matière. Cette permanence opérationnelle se traduit, pour les 4 neurologues et leurs équipes, par un tour de garde contraignant.
Deuxième particularité : la pluridisciplinarité. Qu'il s'agisse des services d'urgence, des équipes d'imagerie, de cardiologies, toute une organisation est désormais en place pour que, dès le signalement au centre 15, l'ensemble des moyens disponibles soient mobilisés en quelques minutes pour établir le diagnostic et procéder aux premiers gestes médicaux. Dans cette équipe, des rééducateurs, des kinésithérapeutes, des travailleurs sociaux, etc... parce qu'après la crise, arrive le temps de l'accompagnement et du retour à la vie la plus normale possible.
Troisième particularité : l'action dans le temps. 4 lits d'urgence et 12 lits d'aval à Saint Esprit, deux centres de rééducation (Virazeil et Mombran), un centre de soins durables pour les états végétatifs chroniques (Fumel). Derrière l'UNV d'Agen c'est toute une organisation qui est en place pour accompagner le patient en fonction de l'évolution de sa pathologie.
Quatrième particularité : la mobilisation des hospitalisations publiques et privées dans tout le département. Dans cette UNV, on ne parle pas de concurrence, mais seulement de complémentarité au service des patients dont le nombre ne cesse de croître et qui trouvent désormais concentrés à l'Hôpital d'Agen toute une batterie de compétences, de moyens et d'énergies mobilisée au service du retour à la normale.
Dans ma vie d'élu local, ma fonction de vice-Président du Conseil de surveillance du CH Saint Esprit est, je dois bien l'avouer, une fenêtre ouverte sur un univers que je connais mal mais qui, à chaque fois que je le découvre un peu plus, suscite chez moi un sentiment unique : l'admiration pour les hommes et les femmes, et aussi les institutions, qui rendent une telle organisation disponible pour chacun de nous.
Un dernier mot : rien de tout cela n'est gratuit et les sommes en jeu à l'Hôpital dépassent toujours, et de très loin, les modestes chiffres du budget municipal auxquels je me suis accoutumé. Mais quand on regarde l'envers du décor, on comprend mieux pourquoi tout ça coûte si cher.
Et aussi pourquoi une société de solidarité ne peut faire l'impasse sur une telle organisation.