Boulevard Carnot... et communication
Quand j'ai décidé, il y a près de 2 ans, de créer ce blog, je ne pensais certes pas bouleverser le monde .
Mais l’avantage d’un blog, outre qu’il impose à son auteur de réfléchir avant d’écrire et d’assumer ensuite ses propos, c’est qu’il est écrit. Et ce qui est écrit laisse des traces. Heureusement parce qu'il y a des jours où on finirait par ne plus être certain de ce qu'on a dit soi-même...
Mardi dernier, j’accompagnais Laurence Maïoroff à l’Assemblée générale de l’UCAA. Parmi les sujets évoqués, bien sûr, le sens de circulation Boulevard Carnot. Sur ce sujet (et il y en a eu bien d'autres), les commerçants présents nous ont redit ce que leurs représentants avaient déjà dit à Jean Dionis la veille, c’est-à-dire leur souhait de voir le double sens restauré Boulevard Carnot.
Qu’avons-nous répondu ? Ce que j’écrivais ici même le 13 février (voir ma chronique). Et qui n’était rien d’autre d'ailleurs que ce que le Maire lui-même avait dit aux commerçants lors de la manif.
« Sur le plan de circulation Boulevard Carnot : personne n’a vu venir le caractère « non naturel » du nouveau plan de circulation Boulevard Carnot. Elus : nous l'avons volontiers reconnu samedi devant la délégation de l'UCAA ou dans les réunions de quartier du centre-ville. Mais pas les commerçants non plus : le Maire a justement rappelé samedi que les contributions écrites de l’UCAA ne mentionnaient même pas le Boulevard Carnot. Bref, personne n’a vu venir les désagréments »
Mardi soir, avec Laurence Maïoroff, nous n'avons fait que répéter celà : comme nous le disons depuis le 16 octobre, date à laquelle le Conseil municipal a approuvé le plan "Agen, cœur battant" :
- nous avons lancé les différents chantiers d’ACB,
- nous les évaluons tous les mois sur une longue période jusqu’en mai (parkings en ouvrage, parkings sur voirie, navettes gratuites),
- nous confrontons nos évaluations avec tous les acteurs (commerçants, riverains, habitants)
- en mai, comme convenu, le Conseil municipal procèdera aux adaptations nécessaires en essayant de prendre la meilleure décision pour tous les usagers du centre-ville. Et ces adaptations sont plus compliquées et les points de vue plus variés qu’il n’y parait.
Alors que nous tenons, depuis le début, le même discours, pourquoi le message municipal est-il interprêté tantôt comme un message « têtu » et « fermé », tantôt comme un message « ouvert » ? C’est pour moi un mystère que la lecture comparée de la presse locale aujourd'hui et de ses titres à la "une" ne contribuera pas à éclaircir...
De toutes façons, j’en ai la conviction et je l’ai redit mardi soir à l’AG de l’UCAA : on prête aux sens de circulation du Boulevard Carnot des vertus et des défauts qu’ils n’ont pas vraiment. S’il suffisait de changer un sens de circulation pour restaurer le chiffre d’affaires des commerces de centre-ville, ça se saurait et ce serait fait depuis longtemps, à Agen comme ailleurs…
Notre commerce de centre-ville est confronté à des enjeux autrement plus lourds et autrement plus graves que ça.
La vérité, c’est qu’à force de focaliser sur ce malheureux Boulevard et d'enfiler les "unes" comme des perles, nous finissons tous par ressembler à l’idiot qui regarde le doigt, quand le doigt montre la lune : nous passons à côté de l’essentiel.
L’essentiel de ce qui prépare la transformation du centre-ville, c’est :
- le nouveau visage du cœur de ville qui prend forme : allez voir à quoi commence à ressembler l’espace piéton du Boulevard de la République
- le démarrage d’une vraie politique de transports en commun qui, seule, permettra de réduire le nombre de voitures ventouses en centre-ville, obstacle majeur à l’attractivité commerciale du centre ville (Je sais combien j’exaspère beaucoup de mes interlocuteurs quand je dis ça. Mais ai-je tort pour autant ? Je ne le crois pas)
- le démarrage cette année des travaux préalables du multiplexe qui vont faire du quartier du Pin un cœur d’agglo vivant qui boostera tout ce quartier et, au-delà, placera le centre-ville dans une vraie dynamique.
- la large majorité avec laquelle le projet de création du magasin « Grand frais » a été refusé en CDAC la semaine dernière, témoignant de la mobilisation de tous les acteurs de l'agglo, à l’initiative de Jean Dionis, pour préserver la vocation commerciale du cœur de ville. Qui le dit ? Qui le sait ? Et pourtant : que n'aurait-on entendu du côté du marché parking ou des marchés fermiers si ce projet avait vu le jour à Boé ?
- l’heureuse initiative des commerçants de l’UCAA avec le chèque PRUNEO qui connaît un démarrage prometteur. C'est un début de marque identitaire du commerce de centre ville : bravo à ses initiateurs de l'UCAA et de l'Agence du Commerce.
- la création de 480 places de parking à la gare (dont les tarifs, au 1er mai, seront réduits pour en faire le parking le moins cher du centre-ville)
- et tout ça, sans augmenter les impôts.
Là est l’essentiel, parce que c’est autour de ça, bien plus que du sens de circulation Boulevard Carnot, que se joue l’avenir du cœur de ville.
Mais, manifestement, les langues préfèrent se concentrer sur d’autres sujets et les yeux préfèrent regarder le doigt…