Budget de la Ville : parlons impôts...
Il n'est pas rare, au gré de mes rencontres avec les Agenais, que la question des impôts revienne sur le tapis. Dès qu'un projet sort, on me dit "oui, mais : mes impôts ?"
L'actualité me permet d'évoquer ici cette question puisque le Conseil municipal d'Agen, lundi prochain, tiendra sa séance budgétaire annuelle, au cours de laquelle seront votés le compte administratif de l'année 2010, le budget prévisionnel 2011 et les taux communaux d'imposition de l'année 2011. Commençons par ce dernier sujet : nos impôts
C'est bien connu : quand les impôts augmentent, les conversations s'enflent et les mots ne sont jamais assez durs contre les élus dépensiers de l'argent des autres.
Mais quand les impôts n'augmentent pas, bizarrement, personne n'en parle ? Allez comprendre...
Or à Agen, pour la 4ème année consécutive, le conseil municipal lundi votera le maintien des taux communaux d'imposition. C'est un évènement, dans une ville qui, par ailleurs, et comme nous nous y étions engagés, a considérablement relancé la machine municipale depuis 2008, que ce soit au niveau de l'animation, des grands projets ou des travaux de vie quotidienne dans les quartiers (je reviendrai sur les dépenses dans les prochaines chroniques)
Comment résoudre ce paradoxe apparent d'une ville qui bouge mais dont les impôts stagnent ?
Nous rappelons régulièrement nos 103 engagements électoraux (nos collègues élus et les journalistes en sourient, mais je crois qu'ils ont tort : des élus qui rappellent eux-mêmes leurs engagements et s'y tiennent, mériteraient sans doute plus de considération...).
Parmi ces engagements, figurait celui d'une modération fiscale, et cela, pour deux raisons :
1. Avec + 27% (!) en 2003, la municipalité Veyret a obéré, pour longtemps, toute possibilité d'augmentation significative des impôts communaux désormais placés à un niveau très élevé. la Taxe d'Habitation agenaise est ainsi passée à 19,14 % et le Foncier à 33,52 %... C'est un fait, sur lequel il est sans doute inutile de revenir ici longuement. (Il faut juste que les Agenais n'aient pas la mémoire courte... )
2. En temps de crise, alors que le pouvoir d'achat de tous les ménages, des plus modestes aux classes moyennes, se tend, il y aurait un formidable mépris à ajuster les recettes publiques aux dépenses. Nous faisons donc exactement l'inverse : nous prenons acte des recettes qui sont les nôtres et nous ajustons nos dépenses. Comme n'importe quelle famille ou n'importe quelle entreprise le font elles-même en permanence. Mais, en gestion publique, c'est plutôt une nouveauté...
En maintenant stable la pression fiscale communale depuis 4 ans, nous respectons donc la parole donnée et c'est un point qui mérite d'être souligné.
Cette politique de stabilité fiscale pourrait rimer avec action municipale légère, comme on l'a connu au cours de la municipalité précédente. Mais relancer la machine comme nous le faisons depuis 2008 ET maintenir les taux communaux d'imposition, ça, c'est un exercice compliqué auquel, pourtant, nous nous tenons.
Ca passe, pour l'essentiel par deux actions fortes :
1. réduire les dépenses de gestion de la Mairie ("mairie modeste")
2. aller chercher à l'extérieur d'autres sources de financement (subventions)
C'est ce que nous faisons dans tous les domaines depuis 2008 avec un certain succès.
D'où ce maintien des taux d'imposition à Agen qui sera voté, pour la 4ème année consécutive par le conseil municipal lundi prochain.
Vous savez désormais que c'est tout sauf un hasard : c'est la manifestation d'une volonté politique de la majorité municipale et c'est une affaire de choix.