A propos de ces élus qui ternissent l'exemplarité du plus grand nombre

Publié le par Bernard LUSSET

 

Sudouest.fr publie un sondage internet ravageur : sur les 8255 internautes qui se sont exprimés, à peine 20 % déclarent faire encore confiance à leurs élus ("il ne faut pas généraliser"), contre près de 80 % qui répondent qu'ils ne leur font plus confiance ("il y a eu trop de précédents").

 

Ces chiffres ne m'étonnent pas : ils sont à l'unisson de ce que j'entends autour de moi, tous les jours, au boulot, dans la rue, chez mes amis. Et, franchement, ces citoyens déçus ont raison : il y a eu, ces dernières années, trop de malversations et trop de sentiments d'impunité chez certains responsables politiques pour qu'il en soit autrement. S'il n'y avait que Cahuzac...

 

Tout juste peut-on regretter qu'à l'instar de ces trains qui arrivent à l'heure et dont on ne parle jamais, seuls les politiques pourris fassent la une de l'actualité quand tant d'autres, dans la discrétion, suivent un autre chemin. Mais ainsi va l'info et il n'y a aucune chance que cela change, hélas...

 

On me permettra juste de hurler ici ma colère d'élu local, exaspéré d'être mis dans le même sac que ces "politiques" de droite, de gauche ou d'ailleurs, m'obligeant, quasi-quotidiennement, à supporter l'infamie de ces regards suspicieux qu'on me jette, ou le procès a priori qui m'est fait, à moi comme à d'autres, en mensonge, dissimulation quand ce n'est pas pire. A trop endurer ce genre de choses, je finirai, comme d'autres, par tout envoyer bouler et laisser les autres se demmerder de tout ça... J'invite d'ailleurs les grandes gueules qui tirent à vue sur leurs élus à se mouiller un peu et à aller faire le taf dans cette ambiance délétère, juste histoire de vérifier si "la place est bonne", comme on dit... 

 

Au-delà du coup de gueule, quoi faire puisque l'exemplarité du plus grand nombre ne suffit pas à changer l'image ternie par quelques-uns ? François Hollande peut bien multiplier les annonces de projets de réforme : chacun sent bien que la loi n'y peut rien et qu'il est là question d'éthique et de morale individuelles. Les moyens renforcés de l'indépendance de la justice vont, naturellement, dans le bon sens, mais le juge n'intervient qu'après coup, parfois longtemps après, et le mal est fait dans l'opinion, même lorsqu'à la fin l'accusé est blanchi ("pas de fumée sans feu...").

 

Quoi faire, donc ? Il n'y a guère que les citoyens qui peuvent changer ça : en faisant davantage attention lorsqu'ils désignent, par leur vote, leurs représentants. Au lieu de nous laisser illusionner par le miroir aux alouettes, lisons les programmes, sondons les parcours des candidats, regardons comment ils vivent, etc... Face aux belles promesses, aux talents oratoires, aux parachutés impeccables, soyons des citoyens lucides, confiants a priori dans la parole donnée mais attentifs et vigilants.

 

Oui, ce sont les citoyens qui détiennent la clé de cette affaire : sont-ils prêts, le moment venu, à jouer ce rôle ? Seront-ils capables, le jour du vote, de distinguer le bon grain de l'ivraie et de venir voter en conscience, plutôt que d’exprimer leur exaspération par leur abstention ou un vote inutile ?

 

Nous le saurons bientôt...

 

 

Publié dans on en parle partout

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