De l'air au centre !
Enfin !
L'annonce jeudi soir par Jean-Louis Borloo de son intention de rejoindre la confédération des centres est une formidable nouvelle que nous étions nombreux à attendre depuis longtemps. Elle ouvre une séquence présidentielle infiniment plus attrayante, plus ouverte, et plus porteuse d'espoir pour tous ceux qui, comme moi, aspiraient à un changement de cap dans l'action gouvernementale.
En maintenant François Fillon (homme respectable et courageux) à Matignon, le Président de la République a fait le choix de poursuivre sur une ligne politique où la sécurité jour les premiers plans : celà ne lui avait pas mal réussi en 2007... Mais 4 ans ont passé depuis.
Or, comme beaucoup de Français, même si je reconnais à la majorité présidentielle un bilan particulièrement positif de son action (et le Centre y a pris toute la place qu'on a bien voulu lui laisser), j'aspire à ce que le gouvernement de ce pays s'articule autour d'un projet collectif, où chacun trouve sa place et où on ne passe pas son temps à désigner des boucs émissaires : ce n'est pas d'une tel monde dont je veux pour mes enfants.
Je crois donc à la nécessité d'une action positive, de construction collective, de rassemblement des Français, en poursuivant par ailleurs les indispensables réformes, au premier rang desquels la réduction des déficits publics. C'est ça, la feuille de route tracée par Jean-Louis Borloo jeudi soir.
J'ai beaucoup aimé aussi la manière de dire les choses : pas de "petites phrases" assassines, pas de reniement non plus.
Enfin, on se met à parler de ce qui intéresse les Français.
Enfin, on fait descendre la politique de ses certitudes.
Enfin, on crée une alternative politique de rassemblement.
Enfin !
Et tout ça, dans une stratégie d'alliance claire, qui a cruellement manqué à François Bayrou en 2007...
J'ai la conviction que cette stratégie-là est une stratégie gagnante pour notre pays et qu'elle va susciter un intérêt insoupçonnable chez les Français.
D'ailleurs, la réaction ne s'est pas fait attendre : "il ne faut pas couper la majorité en tranche" nous dit-on et vous n'avez pas fini d'entendre parler du 21 avril 2002. Comme à chaque fois fois, on va chercher à intimider les centristes (mettre des candidats UMP partout, pour essayer d'effrayer les plus fragiles).
Il est vrai que les centristes ne sont souvent perçus que comme des supplétifs qu'on accepte en bout de table, parce qu'on en a besoin, mais sur lesquels pèsent, en permanence, des soupçons de trahison...!
Bref, des gens condamnés à n'être que des forces d'appoint dociles et discrètes.
J'entends ça depuis 25 ans : j'ai l'habitude !
Je dis pourtant ici une chose simple : si la seule annonce d'un candidat centriste à la présidentielle suffit à rendre crédible le risque d'un 21 avril à l'envers, alors ça veut sans doute dire que Nicolas Sarkozy n'est pas le meilleur candidat de la droite : que l'UMP "traite" cette question, sans rejeter les responsabilités futures sur un Centre qui aspire, légitimement, à constuire une alternative gagnante pour le rendez-vous de 2012 : les Français diront leur choix.
Le centre ouvre une séquence porteuse d'espoirs. C'est une bonne nouvelle, au-delà des seuls centristes, pour tous ceux qui aspirent à une société apaisée et concentrée sur nos enjeux majeurs.
Il y a de l'air au centre : tant mieux !