Discours d'accueil des étudiants Erasmus en visite à Agen
Je reproduis ici mon petit mot d'accueil des étudiants ERASMUS en provenance de Bordeaux et que la Ville a reçus aujourd'hui, à l'initiative de l'Université du Temps Libre
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Madame la Présidente de l’Université du Temps Libre d'Agen,
Madame la Directrice,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Je suis très heureux de vous accueillir, au nom de Jean Dionis notre député-maire et de l’ensemble des membres du conseil municipal, dans cette salle des Illustres de l’Hôtel de Ville.
C’est pour nous une vraie joie de le faire :
D’abord, parce que les Agenais aiment qu’on leur rende visite, et c’est toujours un plaisir que d’accueillir nos visiteurs, leur faire découvrir nos rues, notre Musée, notre histoire, notre culture, nos habitudes de vie : nous vous avons délégué le meilleur d’entre nous en la personne de Bruno Rapin qui a la particularité d’être à la fois le Directeur de notre Théâtre et, en même temps, un des meilleurs connaisseurs de l’histoire d’Agen (je crois même que c’est le meilleur, mais il ne faut sans doute pas le dire aux autres historiens locaux…).
Si nous aimons tant accueillir de nouveaux visiteurs, c’est sans doute parce que cette terre agenaise a toujours été un lieu de passage, un lieu d’échange, tout au long de son histoire. Cette
terre est, de tous temps, un lieu de transit entre l’océan et la Méditerranée, une ligne frontière entre l’Europe continentale et l’Europe du Sud, dans une vallée qui est depuis toujours, une
voie naturelle de transports.
Accueillir à Agen des étudiants étrangers venus dans le cadre d’Erasmus est donc pour nous non seulement un geste naturel mais aussi un réel plaisir.
En vous recevant, la Ville d’Agen ne reçoit pas seulement des visiteurs étrangers : elle rend hommage, à travers vous, à toutes ces influences venues d’ailleurs, celles que vous représentez et aussi toutes les autres : ces influences, qui se poursuivent aujourd’hui encore, sont un élément de notre identité profonde.
Est-ce que cette habitude ancestrale des mélanges, du brassage culturel, de la confrontation des parcours, est-ce que cette identité historique profonde nous prédispose particulièrement aux changements ? Je n’en suis pas sûr…
Je dis à nos jeunes visiteurs que le sujet de débat le plus passionné qui agite aujourd’hui les Agenais est de savoir si le sens de circulation d’une de nos rues principales, le Boulevard Carnot,
est ou non une heureuse initiative : sur ce sujet, mes chers amis, les débats sont vifs.
Ce qui prouve sans doute que nous sommes des gens heureux. Sans quoi nous concentrerions sans doute notre énergie et notre intelligence sur d’autres sujets… Mais on me dit que, justement, les
modifications entreprises dans le cœur de ville d’Agen sont un des motifs de votre venue.
Vous êtes donc les bienvenus dans le débat ageno-agenais !
Je veux saluer l’Université du Temps Libre d’Aquitaine, qui est à l’origine de votre venue, dans le cadre d’une initiative désormais bien ancrée.
Je salue particulièrement l’intérêt que vous portez, Madame, pour l’ « Aquitaine intérieure », un intérêt dont nous vous savons particulièrement gré, nous qui reprochons souvent aux Girondins
d’être, si j’ose dire, de nouveaux Jacobins et de ne pas assez regarder vers l’Aquitaine continentale.
Merci de votre initiative et de votre constance dans cette visite agenaise qui nous fait mentir et permet de donner à vos étudiants un autre regard sur l’Aquitaine, complémentaire de la vision littorale.
Je salue enfin l’UTL d’Agen et sa présidente, Madame Hélène Vendeaud.
On a déjà tout dit de Madame Vendeaud et notamment de son infatigable engagement au service de l’intelligence.
Mais, même si on a déjà tout dit sur vous, Madame la Présidente, permettez-moi tout de même de vous renouveler, ici, la profonde gratitude de cette ville pour votre action inlassable dont nous
profitons tous et dont la visite d’aujourd’hui n’est qu’une illustration de plus.
Permettez-moi un dernier mot, plus particulièrement adressé aux étudiants venus de Chine, d’Allemagne, de Palestine, de Suisse :
Je sais que les Français n’ont pas toujours une excellente réputation à l’étranger… Nous avons tendance à penser que nous sommes toujours cette grande puissance coloniale que nous avons été, mais
que nous ne sommes plus.
Ce passé, cette histoire, notre langue, nous amènent trop souvent à faire preuve d’arrogance, à donner des leçons au monde entier, à vouloir imposer partout nos choix.
Mais, ne vous y trompez pas : au fond de nous, nous savons bien que le monde a changé et que notre rôle dans ce monde en mouvement change lui aussi. Nous savons bien, par exemple, que notre rêve de faire du Français la langue universelle est un rêve dépassé : Internet fait de l’anglais, et pour longtemps, la langue universelle.
Mais vous qui avez fait le choix de venir passer une partie de vos études en France, je voudrais vous dire qu’au-delà des apparences, au-delà des images toutes faites, la France est un pays attachant, plein de potentialités.
Sans doute l’Aquitaine est-elle de toutes nos régions, une des plus prometteuses et vous avez fait un bon choix.
Je forme le vœu qu’après avoir regagné vos pays respectifs, vous conserviez de notre pays et de notre région, l’image d’un territoire au riche passé et à l’avenir prometteur.
Et qui sait ? Peut-être vos propres projets personnels et professionnels vous amèneront-ils à revenir nous voir ?
N’hésitez pas, ce jour-là, à venir vous manifester dans cet Hôtel de Ville et à nous dire qu’un jour, grâce à l’Université du temps Libre, vous avez visité Agen et que vous avez été reçus ici : vous serez toujours les bienvenus dans cette maison.