église et pédophilie : l'appel à la Vérité

Publié le par Bernard LUSSET

Comme tous, je suis horrifié des révélations qui se succèdent sur les crimes commis par des prêtres sur des enfants. Ces témoignages qui se libèrent disent une réalité épouvantable, criminelle, qui ne peut appeler que la condamnation la plus vive et la plus entière.

 

Comme chrétien, cette horreur et cette condamnation se doublent d'un sentiment de trahison : ceux-là même qui portent le message d'amour du Christ, ceux vers qui les plus fragiles et les plus désorientés se tournent, ont ainsi commis tous ces crimes. Où la condition de prêtre rejoint la condition de l'homme, dans ce qu'elle a de magnifique et, aussi, dans ce qu'elle a de plus abject.

 

Comme catholique enfin, je suis effondré de voir ainsi bafoué l'admirable sacerdoce de milliers d'hommes qui ont fait don de leur vie au service du Christ et des autres hommes, sadercoce ainsi mêlé à ces auteurs de crimes insupportables.

 

Oui, tout dans cette affaire suscite le rejet le plus total.

 

Et à côté de ce rejet, il y a, pour le chrétien que je suis, un sentiment de gêne profonde à l'égard de l'emballement médiatique, comme si ces crimes étaient une occasion -une de plus- de jeter en pâture l'Eglise dans son entier, une Eglise qui, décidemment, doit en déranger plus d'un pour être ainsi condamnée au pilori médiatique.

 

A-t-on condamné pareillement l'Armée dans son ensemble cette semaine, après la condamnation de ce Général qui collectionnait des images pédophiles ? Non, bien sûr. Pourquoi en serait-il autrement de l'Eglise ? Pourquoi les crimes de quelques-uns devraient-ils condamner à l'oprobre le travail de tous les autres ? Il y a dans cet amalgame un procès révoltant lui aussi.

 

C'est le sens profond, me semble-t-il, de l'appel à la vérité que, comme plus de 30 000 autres, j'ai signé sur internet (appel) il y a quelques temps déjà.

 

Si je l'évoque aujourd'hui, c'est parce que je reçois, ici ou là, des témoignages de gens qui s'offusquent de cet appel. Que ceux qui s'interrogent lisent cet appel et me disent ce qui, sincèrement, les choquent dans ce texte qui dit à la fois la condamnation des crimes et l'émotion des hommes.

 

Suffit-il d'être chrétien pour avoir tort ? Il y a des jours où je me pose sérieusement la question...

 

Publié dans on en parle partout

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