Energies renouvelables : l'exemple allemand
Il s'est trouvé, de ce côté-ci du Rhin, beaucoup de beaux esprits pour se moquer des Allemands quand, sous le coup de l'émotion suscitée par l'accident de Fukushima, ils ont mis un coup d'arrêt brutal et massif à leur programme nucléaire civil. "L'électricité éolienne ou solaire n'est pas prête de remplacer le nucléaire !", a-t-on entendu chez nous entre deux rires narquois. Peut-être...
Mais le numéro 1 de la production énergétique allemand, la société EON, a annoncé cette semaine qu'il entendait créer en 2013 en Allemagne un site pilote de stockage des surplus d'énergie éolienne. En effet, le développement outre-Rhin de l'éolien (et du solaire) commence à faire apparaître des sur-capacités de production électrique les jours de grand vent ou de soleil radieux.
La société EON envisage donc de ne pas perdre ces excédents et travaille à un procédé de stockage de ces trop-pleins ponctuels d'électricité : il est question de transformer cette électricité en hydrogène et de la stocker ainsi dans le réseau de gaz naturel (il parait que les capacités de stockage sont immenses), d'où elle sera extraite, le besoin venu, pour fabriquer de la chaleur... et de l'électricité.
La même société a inauguré en octobre dernier à Munich de nouvelles bornes expérimentales de recharge de véhicules électriques. Pour 1 €, le rechargement des batteries est inclus dans le prix du stationnement. EON appelle ça "promouvoir l'électro-mobilité" au profit de véhicules qui, en moyenne, stationnent entre 4 et 5 heures, ce qui est largement suffisant pour recharger intégralement les batteries des véhicules.
J'entends d'ici les mêmes beaux esprits se moquer de ces initiatives, sûrement farfelues à leurs yeux. Mais pendant que nous nous moquons, les Allemands eux, inventent, testent, innovent. Je crois bien que, ce faisant, ils prennent de l'avance sur nous.
On parie ?