Faut-il sauver le soldat #Hollande ?

Publié le par Bernard LUSSET

 

J'assiste, effaré, au naufrage politique du Président de la République et de sa majorité. Affaire Léonarda, écotaxe, fiscalité de l'épargne : chaque jour réserve son lot d'annonces et chaque lendemain son lot de renoncements. Tout le monde comprend bien que, désormais, ce gouvernement sera incapable de faire passer la moindre réforme : c'est la fin du quinquennat ! N'ayant pas voté pour Hollande, je pourrais m'en réjouir. Mais la vérité, c'est que tout ça m'inquiète au point que je me demande si le moment n'est pas venu de "sauver le soldat Hollande". 

 

1. Les institutions sont fragilisées

 

Inconsistance politique avérée du chef de l'Etat ? Oui, mais plus encore : nous vivons une crise de régime puisque la légitimité politique du Président est atteinte, lui qui a été élu par la volonté directe des Français il y a seulement 18 mois. Il y a donc blocage institutionnel, alors même que le PS détient, rappelons-le, toutes les clés du pouvoir : le gouvernement, la majorité au Sénat et à l'Assemblée, la quasi-totalité des régions, la grande majorité des départements, la plupart des grandes villes. Un immense gâchis dont nos institutions ne sortiront pas indemnes.

 

2. Le remaniement ? Une impasse 

 

Valls à Matignon priverait Hollande de la gauche la plus radicale, sans s'adjoindre qui que ce soit au centre. La nomination de Martine Aubry serait quant à elle un formidable aveu personnel d'échec auquel F. Hollande n'est sans doute pas prêt. Resterait Fabius, qu'on voit mal quitter le Quai d'Orsay où il travaille plutôt bien. Il faudrait en réalité qu'Hollande nomme à Matignon un véritable patron de la majorité, ce qui donnerait au premier Ministre un rôle inédit peu souhaitable. Voilà pourquoi le remaniement ne peut pas être autre chose qu'une (mauvaise) solution provisoire. Mais avec Hollande, il ne faut rien exclure...

 

3. La dissolution ? Le seul choix

 

Dans la "boîte à outils" présidentielle, il n'y a guère que la dissolution qui pourrait véritablement décoincer ces blocages. Mitterrand en 1988 et Chirac en 2002 s'en sont même plutôt bien sortis. Certes, Hollande devra, dans cette hypothèse, sacrificer des bataillons d'élus socialistes, mais j'imagine qu'il s'en remettra d'autant que l'exercice du pouvoir par temps de cohabitation en ce moment sera sûrement une sacrée patate chaude pour l'opposition. Sans parler de l'arrivée du FN à l'Assemblée, qui devrait inciter plus encore Hollande à la dissolution, puisque le FN est la meilleure bouée de sauvetage politique du PS.

 

4. Est- ce que tout ça est grave ?

 

Au moment où nous aurions besoin d'un gouvernement déterminé à entreprendre les réformes que réclame la situation du pays, la gauche se prend les pieds dans le tapis. Pourtant, si nous sommes un peuple de râleurs, nous n'aspirons au fond qu'à être gouvernés vraiment et c'est ce que nous attendons de nos responsables politiques. Voilà pourquoi il faut souhaiter, pour notre pays, que François Hollande saura reprendre la main sur les affaires publiques. Depuis les gouffres d'impopularité où il a sombré, il ne risque plus rien : cela suffira-t-il à lui donner courage et volonté ?

 

 

Publié dans on en parle partout

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