Femen : jusqu'à quand et jusqu'où ?
Regardez cette photo des femen à Notre Dame de Paris.
Regardez-la bien.
Voyez-y tout ce qu'il faut y voir.
D'abord un acte d'agression
Qui sont ces individus qui, parce qu'ils ne croient pas, osent profaner un lieu de culte ? Au nom de quel esprit de tolérance ces femmes sont-elles autorisées, ainsi, à agresser une communauté dans ses convictions les plus fortes ?
Elles ne croient pas en Dieu ? Très bien !
Elles n'aiment pas le pape ? C'est leur droit !
Mais qu'elles n'agressent pas ceux qui ne pensent pas comme elles.
Nous ne sommes plus dans le libre droit d'expression ou de manifestation : nous sommes face à une véritable agression, une provocation qui, hélas, ne peut servir que les plus extrémistes que les femen sont censées combattre (mais le veulent-elles vraiment ?).
Ensuite une marque d'intolérance
Que je sache, nous sommes dans une république laïque, non ? C'est-à-dire un pays où les gens qui croient peuvent espérer qu'on leur foute la paix ! C'est vraiment trop demander ?
Cette affaire est à mes yeux aussi intolérable que les tags racistes qui apparaissent sur d'autres lieux de culte : détestable d'intolérance. Et tout ça au nom du "droit des femmes" ? Allons donc...
Enfin une marque de bêtise insondable
Dans ce monde où la communication instantanée prime sur l'action de long terme, il est simplement stupide de soumettre l'analyse critique d'un pontificat au prisme des mouvements sociétaux. Simplement stupide. Le Pape Benoit XVI a-t-il incarné ce que l'Eglise a de plus conservateur ou bien a-t-il contribué à la rendre plus en phase avec notre temps ? C'est une question qui mérite débat, simplement.
Et on pourrait en ajouter une autre : devait-il le faire ? Est-ce le rôle du Pape ? Le chef de l'Eglise catholique doit-il en toutes circonstances se plier aux phénomènes de mode qui fleurissent ici et là, sous les pressions du quotidien ? Le Pape est le gardien d'une histoire bimillénaire qui, si elle doit ouvrir les yeux sur notre temps, a le droit de regarder loin devant et se garder de l'écume des jours. Et je le dis en ayant à l'esprit bien des sujets sur lesquels le chrétien engagé que je suis s'interroge sur certaines prises de position...
Mais devinez qui restera dans l'histoire : Benoit XVI ou ces seins affichés à Notre Dame ? Comme disait Alphonse Allais, "passé les bornes, il n'y a plus de limites !". Nous sommes au degré zéro de la réflexion. Et ces femmes prétendent, me dit-on, incarner une forme nouvelle de "féminisme" ? On rêve ! En quoi la cause des femmes pourrait-elle trouver dans de tels actes un chemin pour promouvoir le respect, l'égalité ou la reconnaissance de droits spécifiques ? C'est tout le contraire.
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Cette "action d'éclat" a suscité une large désapprobation : tant mieux. Espérons que nous n'en resterons pas là et que la justice sera saisie. Ce serait quand même la moindre des choses...
Dernière nouvelle : les Femen, après avoir été expulsées de la cathédrale par le service d'ordre, ont pu continuer tranquillement leur manifestation, nues, sur le Parvis. La Police dont le commissariat est pourtant proche, a fini par intervenir... pour une simple vérification d'identité. Ni garde à vue, ni ouverture d'enquête, malgré la plainte déposée par l'Archevéché. Franchement, on a vu la justice française plus prompte à réagir lors de faits similaires sur d'autres lieux de culte ou face à des agissements de catholiques extrémistes. Est-ce trop demander que la justice s'applique équitablement, quels que soient les auteurs des faits... et leurs vicitimes ??