Fin de cycle... et début d'un autre
Ouf ! Nous voilà sortis du cycle électoral qui avait débuté avec les très médiatisées primaires du PS.
Franchement, 10 mois de campagne, c'est trop... ! La perspective que, dans 5 ans, on remette ça, m'épuise par avance. Le poids des ans peut-être... et l'odeur âcre de la défaite, plus sûrement.
En tout cas, celui qui sort grand tacticien de cette période, c'est François Hollande : qui aurait dit, il y a un an, qu'il serait aujourd'hui à l'Elysée, à la tête d'une majorité aussi écrasante ? Il est non seulement parvenu à ses fins mais, de surcroît, il a réussi le prodige de faire taire à peu près les rivalités au PS et de slalomer entre les différents écueils qui se sont présentés à lui : oui, notre Président est un fin tacticien et son parcours donne raison à ceux qui, depuis longtemps, refusaient de le sous-estimer. Il a mené ce premier cycle de conquête avec un vrai talent, fédérant des énergies avec un succès que peu auraient prédit.
Ceci dit, on souhaite à la France que le cycle qui débutera la semaine prochaine avec la rentrée parlementaire, donne à François Hollande l'occasion de montrer les mêmes talents dans la gestion des affaires du pays. Que vaudra ce talent manoeuvrier maintenant que le temps des incantations est derrière nous ? L'agenda de la nouvelle équipe aurait de quoi en effrayer plus d'un :
- la crise économique en Europe se double désormais d'une crise politique à cause des distances prises par la France ces dernières semaines vis-à-vis de l'Allemagne. On tremble à l'idée que François Hollande ait fait le mauvais choix
- les ambitions de revalorisation du pouvoir d'achat affichées par le nouveau pouvoir tombent au plus mauvais moment pour nos entreprises fragilisées
- partout, des voix s'élèvent, hors campagne électorale, pour crier le besoin de réduction du coût du travail, au moment même où le gouvernement annonce son intention de le renchérir
- les destinataires des promesses largement distillées ces derniers mois se rappellent, bien légitimement, au bon souvenir des nouveaux gouvernants
- les collectivités locales, largement dirigées par des majorité de gauche, espèrent voir leurs difficultés réduites par une intervention de l'Etat à laquelle, personnellement, je ne crois pas du tout.
Bref, les talents tacticiens du nouveau Président seront sans doute utiles dans le nouveau cycle qui débute. Mais ils ne sauront en aucun cas suffire : nous ne mettrons pas longtemps à comprendre à quelle sauce nous allons être mangés...