Jean-Pierre Raffarin à Agen
Tout est parti d'une discussion à bâtons rompus, il y a quelques semaines, au sein de l'équipe de Jean Dionis : quelle personnalité inviter à Agen dans le cadre de la campagne présidentielle ? Très vite, le nom de Jean-Pierre Raffarin a jailli : ancien premier Ministre, vice-Président du Sénat, élu local ancré en Poitou-Charentes où ses batailles contre Ségolène Royal ont beaucoup fait pour le rayonnement de l'un et de l'autre. Et puis, surtout, "JPR" est un décentralisateur, un authentique girondin, attaché à ce que l'organisation tourne autour de l'homme, et pas le contraire.
J'ai déjà eu l'occasion dans plusieurs chroniques de dire ici tout le bien que je pense de l'homme engagé et, entre tout, de son ton, loyal mais libre, à l'égard du Président de la République : ils ne sont pas si nombreux à oser...
JPR était donc à Agen hier : passé sa séance de dédicace chez Martin-Delbert, il était accueilli au Stadium par Jean Dionis, à l'origine de cette soirée, et Michel Diefenbacher, Président de l'UMP 47.
De l'intervention de Raffarin, je retiendrai deux choses :
Le Président, un homme seul
S'il "marche à l'affectif" (titre de son dernier bouquin), J.-P. Raffarin est par dessus tout éloigné du sectarisme : avec lui, pas d'anathème, hors quelques "raffarinades" plus sympathiques que méchantes : ce qui le motive, c'est de faire, avec pragmatisme, les meilleurs choix.
Pour la présidentielle, JPR nous a rappelé hier soir, fort de son passé de premier Ministre, une évidence : le Président est un homme seul. Certes, il y a des collaborateurs, des conseillers, etc...
Mais au moment de la décision, le Président est un homme seul.
Devant le jugement de l'histoire, le Président est un homme seul.
Devant les conséquences des choix faits, le Président est un homme seul.
Voilà pourquoi, au moment de choisir celui qui présidera notre pays pour cinq ans, JPR plaide pour un vote clair en faveur de N. Sarkozy qui, au-delà des critiques qui peuvent être formulées, a fait la démonstration depuis cinq ans, de sa capacité personnelle à exercer ce pouvoir solitaire.
Face à cette candidature, celle de François Hollande a la légèreté d'une plume.
L'appel à l'union
JPR est UMP. Au sein de ce parti, il incarne avec d'autres la branche humaniste, centriste : bref, je me sens proche de lui et de ses convictions et la soirée d'hier me conforte encore dans ce sentiment.
Avec des mots simples, Raffarin a su hier redire combien il était essentiel que les diverses sensibilités s'expriment derrière le Président sortant quitte, comme il le fait lui-même, à faire entendre sa différence. Les électeurs présents dans la salle ont chaleureusement approuvé cet appel à l'union. De bon augure pour la suite...
Le reste est affaire de tactique et de respect des différences, réelles : l'idée fondatrice de l'UMP en 2002 redeviendra-t-elle d'actualité ? Saura-t-elle, un jour, devenir cette fédération qu'elle n'a jamais été ?
Il y aura un temps, après la présidentielle, pour tenter de répondre à cette question...