JMJ : le pitoyable spectacle des "pro-laïcité"
Je m'efforce dans ce blog de mesurer mes propos, de prendre le temps de la réflexion et de ne pas céder à la tentation de l'instant. Pourtant, le mouvement initié en Espagne à l'occasion du déplacement du Pape à Madrid me fait réagir "à chaud".
C'est au nom de la laïcité et de la défense des deniers publics qu'une cohorte improbable d' "indignés" (le mot est à la mode...), de militants de causes diverses et d'opposants professionnels s'insurge contre l'organisation des Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid.
Lorsque les mêmes (ou leurs cousins) organisent des contre-sommets qui mobilisent des milliers d'hommes en arme pour contenir leurs exactions, les mêmes ont moins de scrupules à voir ainsi mobilisés les deniers publics...
Je n'ai pas davantage entendu de protestation lors de la récente visite du Dalaï Lama à Toulouse qui, pourtant, et c'est normal, a mobilisé bien des moyens publics.
Et surtout, et c'est plus grave, ces manifestants vident de son sens profond le beau mot de laïcité : la laïcité, contrairement à ce que pensent ces manifestants, c'est le contraire du vide. C'est la possibilité donnée à chacun de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer selon ses convictions, et librement, sans être stigmatisé.
En manifestant aussi violemment, ces "tenants de la laïcité" appellent, en réalité, en réaction à une montée des fondamentalismes de tous poils.
Les JMJ sont un rassemblement, unique dans le monde par son ampleur, où des jeunes, venus des 4 coins de la planète, se retrouvent, partagent et communient aux mêmes valeurs, sous l'autorité du chef qu'ils se reconnaissent : le Pape. Ils seront plus d'un million (un million...!) à venir dire leur espérance, leur joie, leur fraternité.
Où sont les défenseurs des droits de l'homme ?
Que deviennent tous ces beaux parleurs qui, d'ordinaire, s'insurgent dès qu'ici ou là la liberté individuelle est mise en cause ?
Les éditorialistes et moralistes qui, toute l'année, s'émeuvent et protestent : sont-ils toujours en train de bronzer sous le soleil de la Côte d'Azur ? Leur Ipad est-il déconnecté au point d'ignorer qu'à Madrid, au moment où j'écris ces lignes, des hommes et des femmes sont vilipendés, insultés, injuriés au nom de leur croyance et de leurs convictions.
Leur silence est assourdissant...