la voiture en ville

Publié le par Bernard LUSSET


Le développement durable est à l'honneur, et ce n'est pas prêt de s'arrêter : le sommet de Copenhague s'annonce comme un "must" qui relèguera sans doute les JO de Pékin au rang d'épiphénomène régional.

Partout, tous les jours, dans tout le monde occidental, la prise de conscience se fait :

* Plus une ampoule électrique "classique" n'est disponible à la vente (les nouvelles, si elles sont "vertes", sont diablement chères... ).
* Les gros 4 x 4, même en solde, ne trouvent plus guère preneur (qui oserait encore rouler là-dedans ?)
* Nous nous apprêtons à payer notre nouvelle taxe carbone, dont on nous dit qu'on va nous la rembourser sous forme de crédit d'impôt (?)
* Les emballages se font de plus en plus discrets et "écologiques"
* Les maris rebelles (au rang desquels je figurais ) se sont mis au tri sélectif le plus rigoureux.
* Le marché du Pin, dimanche matin, a connu une affluence record que le passage à l'heure d'hiver n'expliquait qu'en partie : chacun se jetait sur ces beaux champignons, ces fromages au lait cru, ces beaux fruits d'automne.

Bref, nous étions déjà très "Grenelle" et nous voilà, par avance, devenus "Copenhague" !!

Qu'on ne se méprenne pas sur le ton que j'emploie : je me réjouis, vraiment, sincèrement, de cette prise de conscience. Je ne sais pas au juste qui, de Nicolas Hulot ou de Claude Allègre, a raison. Mais je suis convaincu en revanche que l'action de l'homme sur son environnement est, depuis des générations, ravageuse : notre soudaine prise de conscience est une bonne nouvelle pour nos enfants et c'est bien.

Si j'ose sourire un peu de ce sujet, c'est parce qu'à côté de cet élan mondial que nous constatons tous les jours, je nous vois, ici, plus que jamais englués avec nos "bagnoles" en ville et je veux en prendre deux exemples :

La Municipalité d'Agen termine l'aménagement de la Rue Montesquieu qui se caractérisait par les trottoirs les plus étroits qui puissent être et une file ininterrompue de voitures en stationnement permanent.
Le temps du chantier, nous avons un peu "respiré" et re-découvert cette rue. (J'ai même regretté que nous ne l'ayons pas piétonnisée intégralement). Or, depuis quelques jours, en attendant le mobilier urbain définitif, ça y est ! Les bagnoles ont repris le dessus :
Tel riverain (Australien certes, mais ce n'est pas une raison !) remonte allègrement la rue en sens interdit et se gare... n'importe où.
Tel commerçant déplace joyeusement les bornes provisoires en pierre pour garer sa bagnole... sur le trottoir.
Tel autre confond la nouvelle (et si jolie) Place Lapeyrusse pour un parking.
Alors, il va falloir envoyer la police pour ditribuer les "bons points" ! Vous avez dit : "responsables" ?

Autre exemple, celui de la piétonnisation du Boulevard de la République : je n'imaginais pas que les choses aillent tout seul (je ne suis pas si naïf...). Mais je ré-entends à cette occasion des discours que j'ai déjà entendus il y a 20 ans quand Paul Chollet a "osé" supprimer des places de stationnement sur le Boul'.

Moi qui pensais que Grenelle + Artus-Bertrand + A. Gore + Copenhague + Hulot = changement des mentalités !

La vérité, c'est qu'il y a loin de la pensée collective aux changements des comportements individuels et que tout ça justifie sans doute des actes d'autorité, des "passages à l'acte", des décisions unilatérales pour nous faire bouger au quotidien. Un peu décevant comme constat, mais sans doute incontournable...

Publié dans on en parle à Agen

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