Lyubov-Orlova : nous vivons une époque formidable...
Lyubov-Orlova : vous connaissez ? Il parait que c'est le nom d'une star du cinéma des années 30... Mais c'est aussi le nom d'un paquebot qui défraie ces jours-ci la chronique. Lisez un peu ce qui suit :
Le "Lyubov-Orlova" est un paquebot construit en 1976 par un chantier naval yougoslave. Ce paquebot a transporté ses 110 passagers sur toutes les mers du globe sans encombre jusqu'en 2010. A cette date, son état était tel que le bateau a été mis sous séquestre par les autorités canadiennes. Une société spécialisée dans les croisières polaires cherche alors à le louer. Finalement, après être passé entre les mains d'une société norvégienne, le paquebot est finalement racheté en janvier 2012 par une société basée aux Caraïbes qui elle-même le revend à un homme d'affaires iranien vivant à Toronto et qui entend dépecer le navire.
Une première fois en 2012, le "dernier voyage" du navire est interrompu pour cause d'incendie à bord. Finalement, le 23 janvier 2013 le bateau reprend la mer, derrière un remorqueur censé l'amener jusqu'en république dominicaine. Pas de chance : le remorqueur lui-même est hors d'âge et le cable de remorquage cède au bout de quelques heures.
Notre paquebot, infesté de rats et ainsi laissé à l'abandon en pleine mer, est finalement récupéré le 30 janvier dernier, par un bateau de sauvetage d'une plate-forme pétrolière dont l'épave s'approchait dangereusement... Un nouveau remorqueur est donc sollicité mais le cable de tractage cède... au bout de 20 minutes !
Depuis, le paquebot erre dans l'Atlantique Nord, sur l'une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, sans que personne ne sache exactement où il se trouve : on suppose simplement ce qu'a pu être sa route, sous l'influence des courants et des vents ! Chacun s'en lave les mains puisque le vieux paquebot se trouve dans les eaux internationales, c'est-à-dire dans un no-man's land juridique. En attendant qu'il s'approche d'une côte (sans doute de l'Ecosse).
A moins que, dans un ultime réflexe, la vieille coque décide de noyer sa rouille et ses rats quelque part au milieu de l'océan.
Nous vivons vraiment une époque formidable...