Nous sommes tous africains
J’ai eu le privilège de pouvoir assister à l’inauguration de l’exposition d’art premier africain que la Ville d’Agen organise à l’Eglise des Jacobins jusqu’au 15 novembre prochain "du profane au sacré"
Le lieu-même de cette exposition mériterait à lui seul notre visite : je ne suis jamais entré dans cette superbe double nef des Jacobins sans ressentir une profonde émotion : la légèreté de ses piliers, l’harmonie de ses formes, la distribution de la lumière m’ont, à chacune de mes visites, fait penser au génie de l’homme qui est parfois, comme ici, capable du meilleur.
Pourtant, c’est de l’exposition elle-même dont je souhaite vous dire un mot : 200 œuvres primitives, patiemment rassemblées par un couple de Français amoureux de l’Afrique, sont rassemblées là, parfois pour la première fois, donnant à cette exposition une dimension au moins nationale, saluée comme tel par la presse française : masques, statuettes, instruments de musique sont autant d’invitation à la découverte de l’Afrique, qui nous rappelle là qu’elle est, les savants nous le confirment, le berceau de l’humanité.
Même si ma première visite a été rapide (il y en aura d’autres et tous les copains qui vont venir nous rendre visite cet été auront droit à un détour par les Jacobins… ), je voudrais vous dire le bonheur que j’ai éprouvé à visiter cette exposition, où les objets sont très heureusement mis en valeur par une scénographie très étudiée.
Vous aussi, faites le chemin des Jacobins et je suis convaincu que, comme moi, vous succomberez au charme des ces objets venus de si loin et, pourtant, si proches de nous.
Et, parcourant l'exposition, j'ai été pris d'un fou rire devant un masque exposé aux Jacobins : c’est un masque de chef, agrémenté d’une paire d’yeux énormes, d’oreilles gigantesques et d’un nez qui ferait pâlir de jalousie Cyrano.
La notice de présentation de ce masque explique que ces attributs montrent qu’un "chef entend tout, voit tout et sent tout."
Alors, pourquoi cette si petite bouche, à peine visible sur ce masque ?
Parce que, toujours selon cette notice, "le chef mesure ses paroles".
Hakuna matata !