Sénat : on vote dimanche
Les chroniques de ce blog sont arbitrairement réparties en deux catégories : « on en parle à Agen » et « on en parle partout », comme un moyen, pour le lecteur de ces chroniques, de distinguer dans les sujets abordés ce qui relève exclusivement de l’actualité locale des sujets de dimension nationale.
Pour ma chronique d’aujourd’hui, il faudrait créer une catégorie nouvelle « on en parle nulle part !», tant l’importance des élections sénatoriales de ce dimanche échappent à l’attention générale de nos concitoyens. Seuls les élus s’intéressent, à défaut de se passionner, pour ce scrutin, puisqu’ils en seront les acteurs exclusifs. Tout cela donne au rendez-vous de dimanche une ambiance feutrée, voire effacée, qui ne doit cependant pas masquer l’importance de l’évènement, au plan local comme au plan national.
Au plan national d’abord, l’élection peut aboutir à un changement de majorité au Sénat.
Contrairement à ce que j’entends dire parfois, ce ne serait pas vraiment une première : le Sénat a déjà joué, sous de Gaulle, un rôle d’opposant à l’exécutif. Mais c’était il y a longtemps et l'histoire a montré que ni Monnerville ni Poher n'ont finalement su capitaliser leur présidence du Sénat.
Quoi qu'il en soit, dimanche, il existe un « risque » de voir la majorité sénatoriale basculer.
"Risque" ? Oui.
Car si l’alternance est, en soi, le gage de la bonne santé démocratique d’une institution, la perspective de voir la gauche l’emporter créerait une cohabitation de fait qui serait très préjudiciable à notre pays dans les turbulences économiques et sociales qui s’annoncent.
Une telle cohabitation permettrait-elle de trouver des « solutions d’intérêt national », de créer une forme de « consensus » républicain face aux défis de demain ? Je n’y
crois guère et personne ne l’imagine vraiment…
En attendant dimanche, chaque candidat compte et recompte les voix (supposées) et annonce d'une voie martiale que la victoire est certaine… Je ne me hasarderai pas à l’exercice ! Mais, sans doute, le résultat de dimanche soir se jouera-t-il à quelques voix, d’où l’importance du résultat en Lot-et-Garonne qui contribuera, avec quelques autres, au résultat final.
Au plan local, l’élection marquera la fin du parcours politique de Jean François-Poncet.
Dimanche, nous penserons tous à lui, quels qu’aient été nos parcours et notre degré d’adhésion à son action. Je fais partie de ceux qui, malgré bien des désaccords, reconnaissent en lui une véritable dimension qui marquera l’histoire de notre département.
Dimanche, Daniel Soulage, lui aussi, mettra un terme à sa carrière politique : mes pensées amicales l’accompagneront dans ce moment d’émotion d’autant plus forte que nul n’aurait songé à lui
contester une vraie légitimité à poursuivre son action un mandat de plus : saluons sa libre décision de passer le relai.
Dimanche, les élus de Lot-et-Garonne se choisiront deux d’entre eux pour les représenter au Sénat.
Quoi qu’on pense du mode de désignation des candidats, l’élection sénatoriale est bien un scrutin dans lequel les élus choisissent en leur sein quelques-uns des plus capés d’entre eux, des plus expérimentés, pour siéger à la Haute Assemblée. A droite comme à gauche, certaines désignations ont donné lieu à l'expression de ressentiments de cour d'école qui font sourire : les enjeux sont ailleurs !
Contrairement à d’autres élections, l’élection sénatoriale donne une prime à l’expérience communale, à la connaissance des problématiques de nos collectivités. On ne s’improvise pas Sénateur : c’est le résultat d’un long parcours et cela ne me choque pas, compte-tenu des attributions de cette Assemblée. Dans le subtil équilibre des institutions de la Vème République, le Sénat joue un rôle particulier : c’est LA Chambre des élus locaux et il est légitime qu’y prétendent les élus les plus expérimentés dans la gestion des collectivités locales.
Nos deux sénateurs sortants, qui savent de quoi ils parlent, ont d’ailleurs exprimé un soutien clair en faveur d’Henri Tandonnet et Alain Merly : c’est tout naturellement vers eux deux que se portera mon suffrage.
Ces deux candidats, qui se présentent en équipe, méritent de recevoir dès le premier tour un soutien à la hauteur de leurs qualités respectives, complémentaires et assises sur une longue expérience de la vie locale.
Si, comme je l'espère, Henri Tandonnet et Alain Merly sont élus dimanche, nous aurons avec eux une solide équipe de Sénateurs pour porter à Paris la voix des collectivités de Lot-et-Garonne.