Transparence de la vie publique : un peu mieux ?
Ah ! Qu'il est difficile de gouverner... Sans doute François Hollande a-t-il cette pensée en tête en constatant, désolé, la pauvre charpie qu'est devenu son projet de transparence de la vie politique, après que les députés socialistes l'aient amendé. Il est vrai qu'on est loin des envolées lyriques post-Cahuzac du président de la République... Je pourrais d'ailleurs en rester là et me moquer méchamment. Mais comme je suis un gentil centriste (...!) et au risque de surprendre quelques lecteurs de ces chroniques, je trouve le compromis obtenu assez bien vu. Si j'ai bien compris, le texte devrait comporter trois dispositions importantes :
Consulter le patrimoine des élus en préfecture
Qu'on ne compte pas sur moi pour aller consulter le patrimoine des élus : je m'en moque comme d'une guigne ! D'autant que je sais bien que les RMIstes ou les ouvriers engagés en politique sont rares. Alors, compter le nombre de résidences secondaires d'un député ou consulter le montant de l'assurance-vie d'un sénateur ou d'un ministre... très peu pour moi ! Mais donner la possibilité de consulter ces infos à ceux qui le voudront : pourquoi pas, même si je pense que ça ne servira pas à grand'chose : cet effet de transparence aurait-il permis à un électeur lot-et-garonnais de dénoncer Jérome Cahuzac ? Je ne le crois pas.
En revanche, il est amusant de constater que la gauche, grande prétresse des libertés individuelles, vestale de la liberté de la presse, grande donneuse de leçons devant l'Eternel en matière de droits civiques, cette gauche-là veut condamner à 40 000 € tout journaliste (ou tout citoyen) qui oserait diffuser cette information !! C'est ce qui s'appelle un sens "élastique" de la morale.
Renforcer les moyens du contrôle
Les grands élus déclarent déjà en début et en fin de mandat leur patrimoine auprès d'une commission chargée de veiller à ce qu'il n'y ait pas eu d'augmentation "anormale" durant le mandat. Les citoyens qui seraient allés consulter le patrimoine de leurs édiles pourraient saisir cette instance et, à travers elle, la justice. Fallait-il garder un "machin" intermédiaire ? Ne suffisait-il pas, simplement, de permettre de saisir le juge ?
Favoriser le retour professionnel à la vie civile
C'est un sujet dont peu de gens parlent mais s'il y a autant de retraités et de fonctionnaires au parlement, c'est que l'engagement public à haut niveau est quasiment impossible pour un commerçant, un artisan ou un membre d'une profession libérale. Quasiment impossible parce qu'au bout du mandat, vos clients ne vous ont pas attendus et votre fonds de commerce, votre clientèle, ne valent plus rien : voilà qui en refroidit plus d'un ! Sans compter que, pour beaucoup d'entre eux, le rapport [rémunération / emmerdements] d'un mandat national n'est pas aussi attractif qu'ils veulent bien se le dire entre eux au café du commerce ou sur un parcours de golf... Il semble en tout cas que le projet de texte veuille faciliter la prise de risque des indépendants en politique, ce qui me semblerait une bonne chose.
En attendant l'adoption de ce texte, les électeurs de la 3ème circonscription de Lot-et-Garonne peuvent faire un premier geste fort pour renforcer la transparence de la vie publique : élire, après Cahuzac, un député qu'ils connaissent et qui a fait le choix de construire, dans la durée, son engagement local auprès d'eux.
Avec lui, pas de clinique huppée à Paris, pas de compte en Suisse ou à Singapour, pas de mensonge éhonté, pas de double discours, pas de relations ambigües avec telle ou telle grosse boite, pas de grands effets de manche ni de chien complaisament couché sur les pieds du "patron" pendant les rendez-vous.
Amis villeneuvois : votez et faites voter Jean-Louis Costes !
Dès le premier tour.
C'est le 16 juin.