UDI 47 : en route !
Il y a moins de deux mois, je saluais ici la naissance à Paris de l'UDI. En seulement sept semaines, Borloo a atteint un objectif qui semblait pourtant impossible : installer l'UDI dans le paysage politique et dans l'esprit des Français qui l'identifient parfaitement.
Comment est organisée l'UDI ? C'est une confédération, comme l'UDF avant elle. On peut y adhérer soit directement, soit en adhérant à l'un des partis qui la composent : en Lot-et-Garonne, il existe essentiellement le Nouveau Centre auquel j'appartiens et le Parti Radical. Tous ceux qui auront adhéré avant la fin février à l'UDI ou à l'une de ses composantes pourront participer au vote du congrès fondateur qui aura lieu en avril prochain.
Après ce lancement national, l'UDI s'attache à s'installer comme une force politique territoriale de premier plan. A Agen, ce vendredi, a eu lieu la rencontre des deux bureaux départementaux du Nouveau Centre et du Parti Radical. De cette rencontre est née la Coordination provisoire 47 qui sera officiellement installée en janvier : nous aurons alors des instances, un local, des outils. Bref, tout ce dont une formation politique a besoin pour remplir sa double mission :
Faire vivre nos valeurs
Même si la famille centriste a incarné ces dernières années -bien malgré nous- une image ambigüe, il est juste de lui reconnaître, au moins, la constance des valeurs qu'elle défend : nous n'en avons jamais varié et l'histoire nous donne plutôt raison sur ce point. La construction européenne, une gestion saine des finances publiques, la priorité donnée aux hommes plutôt qu'aux systèmes, la promotion du dialogue et de la fraternité plutôt que les idéologies sont aujourd'hui, chacun le sent, au coeur le plus profond du pacte républicain.
Encore faut-il faire vivre ces valeurs. Encore faut-il ne pas craindre de les promouvoir. Encore faut-il les incarner. Et sur ce plan, les déchirements, les rivalités, les querelles incessantes d'écuries présidentielles nous ont causé beaucoup de tort et ont mobilisé nos énergies : retour sur le terrain des idées, de nos idées. C'est à ce travail-là que nous invite l'UDI et nous allons nous y atteler en Lot-et-Garonne en menant un véritable travail de débat, d'explication, de conviction sur le terrain.
Retour à la clarté aussi de nos alliances. L'UDI s'affiche clairement comme un partenaire de l'UMP : en France, pas de conquête du pouvoir sans alliance au sein d'une coalition. Notre positionnement est sans ambigüité. A l'intérieur de cette alliance, l'UDI a l'ambition de jouer le premier rôle et nous serons donc dans une compétition fraternelle avec nos alliés de l'UMP. Fraternelle, ça veut dire notamment que nous préférons gagner avec eux plutôt que de perdre seuls. La ligne est claire.
Préparer les échéances politiques
La politique n'est pas seulement un exercice philosophique : c'est une manière de conquérir les centres de décision pour y mettre en oeuvre les convictions dont nous sommes les porteurs avec, chevillée au corps, la conviction que nos idées seront plus utiles que celles de nos adversaires et que nous serons plus efficaces qu'eux. Sans cette conviction, inutile de se lancer en politique : les lieux de réflexion philosophiques et d'échanges ne manquent pas... Donc, l'UDI est un outil de conquête du pouvoir, des pouvoirs, pour y mettre en oeuvre nos valeurs. Ca tombe bien : en France, le parti socialiste détient quasiment tous les pouvoirs ; c'est dire que le champ des possibles est immense !
- Le premier challenge qui arrive est celui des municipales, qui auront lieu en mars 2014. Sur ce terrain-là, qui est celui de la proximité, les élus et candidats UDI devront mettre en avant notre culture du débat et de la fraternité : l'action municipale est, par essence, celle qui met le mieux en exergue ces valeurs. Cela signifie aussi choisir les meilleurs candidats, penser renouvellement et parité, inscrire la diversité au coeur de nos équipes et de nos programmes, construire sur le terrain les villes de demain, réhausser nos exigences environnementales : toutes valeurs qui sont au coeur de notre logiciel centriste.
- Puis viendront les élections européennes, sans doute en juin 2014. Là, retour vers un débat très politique puisque les circonscriptions -gigantesques- interdisent quasiment le dialogue de proximité. Sur ce terrain politique, l'UDI portera un message très pro-européen et très fédéraliste. Parce que nos convictions européennes ne sont pas feintes, nous pourrons aussi, sans faux-semblants, dénoncer tous les errements du fonctionnement actuel de l'Europe : ils sont nombreux ! Mais vouloir, pour cette raisons, s'écarter de la voie fédérale serait un contre-sens historique : l'UDI sera à la pointe de ce combat-là.
- Arriveront ensuite les élections cantonales et régionales, initialement prévues pour 2014 mais repoussées à 2015. Nul ne sait exactement ce que les socialistes veulent faire de ces deux collectivités : pour l'instant, ils se sont contentés de détricoter ce qu'avaient fait leurs prédecesseurs, ce qui ne fait pas une politique... Mais quel que soit le contour des missions dévolues aux régions et aux départements, les candidats UDI se feront les tenants d'une répartition plus claire des compétences et d'un aménagement plus harmonieux des territoires en Aquitaine et en Lot-et-Garonne. Nous serons aussi les tenants d'une plus grande transparence des mandats : quelqu'un sait-il me dire exactement ce que Lucette Lousteau a fait du mandat régional qu'elle vient d'abandonner ?
- 2016 devrait être une année sans élection avant le "grand" rendez-vous de 2017, marqué par l'élection présidentielle et les législatives. A l'UDI, au moins, cette échéance ne nous obsède pas : participerons-nous ou non aux primaires de la droite et du centre si elles ont lieu ? Partirons-nous sous nos propres couleurs ? 2017 est si loin que je pense, comme François Baroin, que ceux qui ne pensent qu'à ça feraient bien... de se faire soigner !
L'UDI installée au niveau national comme au niveau local, chacun est invité à s'engager : ceux qui voudront le faire en Lot-et-Garonne seront les bienvenus...