Vers la présidentielle
Fillon, vainqueur clair. Les électeurs de la droite et du centre ont affirmé dimanche un choix clair : François Fillon sera notre candidat aux élections présidentielles du printemps 2017. Sa dénonciation des blocages du pays, sa volonté de rupture et la radicalité de son programme ont séduit les 2/3 des 4,5 millions d'électeurs qui se sont déplacés. C'est un score sans ambigüité qui place François Fillon dans une dynamique porteuse d'espoir pour l'alternance en 2017.
Juppé, un seul discours. Malgré la belle campagne qu'il a menée depuis 2 ans, Alain Juppé n'a pu convaincre ces mêmes électeurs de la droite et du centre qu'il existait un chemin ambitieux pour réformer le pays sans rupture. Comme d'autres avant lui, il n'a pas voulu tenir deux discours, l'un pour la Primaire et un autre pour la Présidentielle : souci qui l'honore mais difficulté tactique un peu désespérante quand on y réfléchit bien. Je salue en tous cas l'homme d'Etat passionné et intègre qu'il est et je n'abandonne aucune des raisons pour lesquelles je l'ai soutenu.
Du sable. Derrière les 66% de ce second tour, se cache une réalité politique nouvelle par son ampleur : les électeurs se déterminent de plus en plus tard. Dans mon bureau de vote, près d'un quart des électeurs du second tour ont changé par rapport au premier. Le militant que je suis sait ce que valent ces majorités de dernière minute : du sable qui peut se disperser à la première vague. Il est donc essentiel de conforter ce socle électoral et ne pas oublier cette volatilité des suffrages pour le printemps prochain.
De l'espace au centre. La désignation de François Fillon permettra-t-elle de ramener au bercail en 2017 des électeurs partis au Front National ? Sans doute, mais dans une ampleur inférieure à ce que j'entends ici et là, compte-tenu de ce qu'est devenu le FN. Quoi qu'il en soit, mécaniquement, le résultat de la Primaire ouvre un espace politique large au centre dont notre candidat va devoir se préoccuper s'il veut transformer l'essai en 2017 (voir graphique en bas de page)
Recompositions. Comme le prévoient, je crois, les statuts des Républicains, François Fillon va réorganiser l'état-major de son parti. La galaxie centriste n'échappera pas non plus à un exercice d'introspection salutaire, elle qui a, une fois de plus, démontré son incapacité à parler d'une voix rassemblée, se partageant entre Juppé, Fillon, Le Maire, NKM et la non-participation. Ne nous étonnons pas dans ces conditions d'être inaudibles, très en-deçà de l'espace politique réellement occupé par les idées modérées dans le pays.
Haute mer. François Fillon quitte aujourd'hui les eaux calmes de la Primaire pour se lancer dans le grand bain de la présidentielle. S'ouvre ainsi le temps de la grande explication, de l'examen détaillé de son programme et de la véritable compétition devant les Français : les escarmouches de l'entre-deux-tours de la Primaire seront peu de choses à côté de ce qui l'attend. Le flegme et la détermination qu'il a affichés lui seront fort utiles.